Les activités de loisirs peuvent être définies comme des activités pratiquées par les gens pendant leur temps libre.
Il a été émis l’hypothèse que les activités de loisirs améliorent la fonction cognitive, la fonction physique et la santé mentale, du moins sur une population occidentale de personne âgée.
Les effets protecteurs possibles reliés au ralentissement du déclin lié au vieillissement ont donc fait l’objet de recherches au cours des deux dernières décennies.
Deux explications principales ont été proposées pour expliquer les effets bénéfiques des activités sur la fonction cognitive et la mémoire en particulier : 1) les personnes présentant une fonction cognitive supérieure peuvent être plus susceptibles d’effectuer des activités de loisirs exigeantes sur le plan cognitif; 2) les personnes pratiquant des activités de loisirs exigeantes intellectuellement peut ralentir le déclin cognitif.
Une étude a examiné l’impact des activités de loisirs sur la fonction cognitive, la fonction physique et la santé mentale dans un groupe de personnes âgées japonaises.
Comme la plupart des études sur le terrain sont basées sur des échantillons de pays occidentaux (par exemple, les États-Unis et l’Allemagne), on en sait peu sur cette relation dans les pays d’Extrême-Orient, dont le Japon.
L’étude a inclus un total de 809 participants japonais (381 hommes et 428 femmes). La tranche d’âge allait de 72 à 74 ans.
L’étude vise 1) à vérifier l’hypothèse précédente selon laquelle il existe une relation entre la pratique d’activité de loisirs et le vieillissement réussi en utilisant une approche méthodologique plus robuste et plus complète; 2) étendre les données empiriques actuelles – qui portent principalement sur la fonction cognitive – en examinant l’impact des activités sur les dimensions moins étudiées du vieillissement réussi telles que la fonction physique et la santé mentale et 3) vérifier que ces effets sont également présents sur des populations de l’Est.
Dans l’ensemble, les résultats publiés par les chercheurs corroborent l’idée que les activités de loisirs contribuent à améliorer ou à préserver la fonction cognitive, la fonction physique et la santé mentale, trois indicateurs d’un vieillissement réussi.
Les résultats sont en ligne avec la théorie selon laquelle le fait de se livrer à des activités intellectuellement exigeantes (p. ex. la musique, les jeux de société, jeux vidéo et autre forme d’entraînement cérébral sur internet) contribue à préserver la fonction cognitive des personnes âgées et qu’à l’inverse, le manque de stimulation cognitive s’accompagne d’un risque plus important de ses capacités cognitives.
Ainsi, les résultats de la présente étude soutiennent l’idée selon laquelle mener un mode de vie actif, évalué ici par l’engagement dans des activités de loisirs, est un moyen contribuant à un vieillissement réussi, quel que soit le pays et la culture d’origine.
Cette étude, grâce à son approche méthodologique rigoureuse, fournit une estimation plus fiable de l’impact positif des activités de loisirs sur la fonction cognitive, dont la mémoire, mais aussi sur le lien qui existe entre ces activités et la préservation d’une bonne santé physique et mentale chez les personnes âgées.
Source : Sala G, Jopp D, Gobet F et coll. The impact of leisure activities on older adults’ cognitive function, physical function, and mental health. PLoS One . 2019; 14 (11): e0225006. Publié le 8 novembre 2019. Doi: 10.1371 / journal.pone.0225006
Alzheimer : les activités de loisirs bénéfiques aux aidants
Les activités de loisirs ont des bienfaits sur la santé cardiaque des aidants qui s’occupent de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Faire une promenade dehors, lire, écouter de la musique…Ces activités et bien d’autres peuvent réduire la pression artérielle des proches en charge de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
« Un plus grand engagement dans les activités de loisirs agréables a été associée à une pression artérielle réduite des aidants au fil du temps, selon l’auteur principal de l’étude. La participation à des activités de loisirs peut avoir des bénéfices sur le système cardiovasculaire des soignants. »
L’étude a inclus 126 soignants inscrits à l’étude UCSD Alzheimer’s Caregiver, une étude de suivi évaluant les associations entre le stress, l’adaptation et le risque cardiovasculaire chez les soignants. Sur les 126 soignants, 89 étaient des femmes et 37 des hommes, âgés en moyenne de 74 ans, fournissant des soins à domicile pour un conjoint atteint de la maladie d’Alzheimer.
Dans le cadre d’entrevues annuelles échelonnées sur cinq ans, les soignants ont fourni des renseignements sur la fréquence à laquelle ils pratiquaient diverses activités de loisir qu’ils jugeaient agréables. Ces cotes ont été analysées en association avec la pression artérielle au fil du temps.
Les aidants ont signalé des niveaux élevés d’activités jugées agréables. La plupart d’entre eux ont déclaré qu’ils passaient du temps dehors, riaient, regardaient la télévision, écoutaient de la musique et lisaient ou écoutaient des histoires. Environ la moitié des aidants ont déclaraient faire de l’exercice fréquemment.
Les soignants qui s’adonnaient le plus souvent à des activités de loisir agréables avaient une tension artérielle moyenne plus basse, comparés à ceux qui pratiquaient moins d’activités de loisir. Dans les analyses de suivi, ces activités ont été associées à une réduction significative de la pression diastolique (le deuxième nombre de la pression artérielle), mais pas de la pression systolique (le plus grand nombre).
Comme prévu, les soignants qui pratiquaient une activité physique plus fréquemment avaient une tension artérielle plus basse. Cependant, d’autres types d’activités «plus sédentaires » (lecture, écouter de la musique, magasinage) ont également entraîné une réduction de la pression artérielle.
La pression artérielle a également diminué après le placement en maison de retraite ou le décès de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Cela concordait avec les études antérieures qui montraient que la santé des soignants s’améliorait lorsque leurs tâches de prestation de soins se terminaient.
« Être un soignant pour un proche avec un handicap est une expérience très stressante, associée à un risque accru de maladie cardiovasculaire et de décès. Le stress peut contribuer à l’hypertension artérielle, qui est le facteur de risque le plus important des maladies cardiovasculaires. Les nouveaux résultats suggèrent que les activités de loisirs peuvent empêcher le développement de l’hypertension artérielle chez les proches soignant des patients Alzheimer », poursuit le chercheur.
« Même si l’étude ne permet pas de déterminer combien d’activités les soignants devraient faire, nous croyons que trois à quatre activités hebdomadaires qui sont appréciées pourraient avoir un impact positif sur la pression artérielle d’un individu ».
« Nous reconnaissons que les aidants naturels peuvent avoir de la difficulté à prendre part à des activités de loisir agréables parce qu’ils sont occupés à assumer leurs tâches de soignant », a déclaré le Dr Mausbach. Nous travaillons donc avec les aidants pour trouver des activités auxquelles ils peuvent participer avec plus de confiance, même lorsque leur conjoint est présent, et nous les aidons à bien utiliser leur emploi du temps afin de connaître les moments de la journée où ils sont le plus capables de faire des activités. Si les soignants utilisent des centres de répit, ils sont dans une position idéale pour utiliser une partie de ce temps pour s’engager dans ces activités. »
Source : Brent T. Mausbach et coll. Engagement in pleasant leisure activities and blood pressure. Psychosomatic Medicine, 2017; 1.