La Haute autorité de santé (HAS) en France recommande le déremboursement des quatre médicaments (donépezil, galantamine, rivastigmine, mémantine) prescrits dans le traitement des symptômes de la maladie d’Alzheimer, les jugeant peu ou pas efficace.
« La Commission de la Transparence a conclu à un intérêt médical insuffisant de ces médicaments pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale », a indiqué la HAS.
Si le « service médical rendu » (SMR) des médicaments est jugé insuffisamment efficace par la HAS, les médicaments devraient être totalement déremboursés. En 2011, leur SMR avait déjà été déclassé d’ « important » à « faible » par le même organisme, faisant déjà passer leur taux de remboursement de 65% à 15%.
Toutefois, les avis de la Commission sont consultatifs et c’est in fine le ministère de la Santé qui prendre la décision.
Selon l’association France Alzheimer, ce déremboursement aurait « un impact financier limité sur la Sécurité sociale puisque ce sont des médicaments génériques depuis 2016 ».
L’association estime que « Sans aucun traitement médicamenteux spécifique, l’intérêt du diagnostic pourrait apparaître sans grand intérêt et le parcours diagnostic serait alors moins encadré ».
En effet, selon l’association, « la perspective d’un médicament incite les personnes à consulter et à se faire diagnostiquer ».
En outre ces médicaments peuvent améliorer les troubles comportementaux du patient même s’ils ont un effet limité sur les fonctions cognitives.
L’avis de deux gériatres
En 2015, le débat avait été relancé par une alerte de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui signalait des réactions cutanées graves chez des patients traités par galantamine. Cette molécule est prescrite pour traiter la maladie d’Alzheimer dans ses formes légères à modérément sévères, mais son utilité pose question.
Comme tous les matins à l’hôpital Paul-Brousse, à Paris, le Dr Christophe Trivalle sort les dossiers de ses patients pour faire un point sur les prescriptions. Dans ce service de gériatrie, 61 patients sont hospitalisés. Tous souffrent de troubles de la mémoire, pour la plupart liés à la maladie d’Alzheimer.
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Un autre gériatre français (Dr Olivier Saint-Jean, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris) s’est également montré sceptique quant à l’efficacité des médicaments prescrits dans le traitement des symptômes de la maladie d’Alzheimer.
Selon lui, ces médicaments ont été de plus en plus prescrits, alors que les études cliniques n’ont rapporté aucune efficacité et que le coût annuel à la collectivité atteint 300 millions d’euros. « Ils pourraient même être toxiques », selon lui.
Après avoir analysé les études, il en conclut que « le niveau de preuve de leur efficacité est nul.»
En 2007, les experts de la Haute Autorité de santé (HAS), estiment que l’effet est très limité. Le taux de remboursement tombe à 15 % en 2011 lorsque d’autres experts de la même agence concluent que les médicaments ont des effets modestes à court terme, accompagnés d’effets secondaires dangereux en raison de l’interaction avec d’autres médicaments dans une population âgée qui en prend déjà beaucoup. Cependant, les patients sont en maladie longue durée, ce qui leur permet d’être pris en charge à 100%. L’arrivée de médicaments génériques pourrait changer la donne.
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En 2011, HAS avait jugé que les médicaments* prescrits dans la maladie d’Alzheimer présentaient une faible efficacité.
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