Le traitement anormalement long d’un mot pourrait être un indicateur de risque accru de maladie d’Alzheimer.
En utilisant l’électroencéphalogramme (EEG) – un test qui détecte l’activité électrique dans le cerveau d’une personne via des électrodes attachées à son cuir chevelu – les chercheurs ont étudié l’activité cérébrale d’un groupe de 25 patients pour déterminer la rapidité avec laquelle ils traitaient les mots qui défilaient sur un écran.
Les patients qui ont participé à cette étude incluaient des personnes âgées en bonne santé, des patients atteints de troubles cognitifs légers (TCL) et des patients atteints de TCL et qui avaient développé la maladie d’Alzheimer dans les trois ans suivant le diagnostic de TCL.
« Nous voulions étudier s’il y avait des anomalies dans l’activité cérébrale pendant le traitement du langage chez les patients avec un trouble cognitif léger, ce qui pouvait nous donner une idée de leur probabilité de développer la maladie d’Alzheimer », déclare le Dr Mazaheri, de l’Université de Birmingham, et un des auteurs de l’étude.
« Nous nous sommes concentrés sur la fonction du langage, car il s’agit d’un aspect crucial de la cognition qui est particulièrement affecté au cours des étapes progressives de la maladie d’Alzheimer. »
Des recherches antérieures ont montré que lorsqu’une personne voit un mot écrit, cela prend 250 millisecondes pour que le cerveau le traite – une activité qui peut être détectée sur un EEG.
Le Dr Segaert, de l’Université de Birmingham, ajoute: « Ce qui est important dans notre étude, c’est que cette réponse cérébrale est anormalement longue chez les individus qui développent plus tard la maladie d’Alzheimer, alors qu’elle est intacte chez les patients qui ne développent pas la maladie ».
« Nos résultats étaient inattendus car le langage est généralement affecté à des stades plus tardifs de la maladie ».
Il est possible que l’atteinte de la partie du cerveau associée à la compréhension du langage chez les patients atteints de trouble cognitif léger soit un indicateur fiable pour identifier ceux susceptibles de développer plus tard la maladie d’Alzheimer.
« Nous espérons maintenant tester la validité de cet indicateur sur une grande population de patients au Royaume-Uni pour vérifier si c’est un prédicteur spécifique de la maladie d’Alzheimer, ou un marqueur général de la démence impliquant le lobe temporal ».
Cet indicateur ferait alors office de test à faible coût et non invasif faisant appel à l’EEG dans le cadre d’une évaluation médicale de routine.
Source : Ali Mazaheri et coll. EEG oscillations during word processing predict MCI conversion to Alzheimer’s disease. NeuroImage: Clinical, 2017.