La démence sous-cortico frontale est une forme de démence caractérisée par de troubles attentionnels, un ralentissement de la performance cognitive, un syndrome dysexécutif sévère, une diminution de la fluence verbale et du langage élaboré, une apraxie constructive (perte de la capacité d’exécuter des gestes ou d’utiliser des objets, en l’absence de toute paralysie).
Cas pratique de démence sous-cortico frontale
Un diagnostic de maladie d’Alzheimer a été posé chez Monsieur A. à son entrée dans un établissement de soins de longue durée, avec un score de 16/30 au test du mini-examen de l’état mental (MMSE).
Son GMP est de 850, ce qui signifie qu’il est très dépendant. Le GMP signifie GIR moyen pondéré. Il correspond au niveau moyen de dépendance des résidents d’un établissement de soins de longue durée en France. Plus le GMP est élevé, plus le niveau de dépendance des résidents est important. De manière générale, un GMP supérieur à 300 correspond à un établissement médicalisé. Un établissement dont le GMP est supérieur à 700 correspond à un hôpital gériatrique.
Les soins de longue durée prennent en charge des patients âgés dont une grande majorité présente des troubles de mémoire qui souvent sont à l’origine de leur placement.
Le personnel médical soupçonna que le diagnostic posé avant l’arrivée du patient dans l’établissement était erroné car son état cognitif ne se dégradait pas.
Il continuait à bien mémoriser les noms, à bien s’orienter dans l’espace et à se souvenir d’événements passés le concernant (mémoire autobiographique). De plus, il obtint un score de 20/30 au MMSE cinq ans après son entrée dans l’établissement, soit une augmentation de 4 points.
Un bilan neuropsychométrique et un examen de neuroimagerie (imagerie par résonance magnétique) indiquent que la pathologie dont souffre Monsieur A. n’est pas caractéristique d’une maladie d’Alzheimer.
Bilan neuropsychométrique
La performance cognitive du patient ne décline que légèrement, avec un léger trouble de l’orientation dans le temps, un trouble d’encodage et de récupération de la mémoire épisodique, un syndrome dysexécutif, une léger déficit d’attention sélective, une légère apraxie idéomotrice, ainsi que des difficultés d’effectuer des calculs mentaux.
Examen de neuroimagerie : le diagnostic de démence sous-cortico frontale est posé
Présence de lésions vasculaires et une atrophie de l’hippocampe.
Le diagnostic de maladie d’Alzheimer est donc remis en question.
Les symptômes sont ceux observés dans une démence sous-cortico frontale.
Le patient continue à recevoir un médicament de type inhibiteur d’acétylcholinestérase (par exemple Aricept) et un inhibiteur de l’agrégation plaquettaire.