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Diabète de type 2 : son impact sur le cerveau

Le diabète a des conséquences néfastes sur le fonctionnement du cerveau et l’état mental des personnes âgées puisqu’il accélère le déclin cognitif et augmente le risque d’apparition de symptômes dépressifs et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) d’origine ischémique.

La prévalence du diabète serait d’environ 5% dans la population en général et de 10 % chez les sujets âgés de plus de 65 ans avec une proportion croissante au fur et à mesure que la population vieillit (25% chez les plus de 75 ans).

Cependant, l’amélioration de notre hygiène de vie et l’existence de moyens préventifs efficaces contre les AVC permet aux diabétiques de vivre plus longtemps avec moins de complications importantes.

Le diabète diminue les facultés du cerveau

Il  y a de plus en plus de preuves que le diabète diminue les facultés du cerveau.

Le diabète augmente le risque (de 100% environ) de voir décliner ses fonctions cognitives, par rapport aux non-diabétiques.

L’association entre diabète et hypertension artérielle – qui est associée à un déclin plus prononcé des capacités cognitives – étant très fréquente, il est difficile d’apprécier le rôle exacte du diabète.

En 2014, des chercheurs ont montré que les personnes qui développent un diabète ou une hypertension entre 40 et 64 ans ont plus de risque d’avoir une perte neuronale et/ou des troubles cognitifs (problèmes de mémoire, troubles de la pensée).

Selon un des auteurs de l’étude (clinique Mayo), « si l’on prévient le diabète et l’hypertension, nous pouvons prévenir ou retarder les dommages au cerveau qui surviennent des décennies plus tard ».

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont recruté 1437 personnes âgées en moyenne de 80 ans qui ont passé des examens de neuroimagerie, afin de détecter les marqueurs associés aux dommages du cerveau.

Résultats :  les personnes atteintes de diabète ont un volume du cerveau cen moyenne 3 % plus petit que celui de sujets non diabétiques. Une telle réduction du volume est également observée chez les patients qui souffrent d’hypertension.

Les chercheurs concluent que ces maladies mettent des décennies pour produire leurs effets délétères sur le cerveau, entraînant des troubles cognitifs qui affectent la mémoire et la pensée.

La même année, un autre groupe a montré que le diabète de type deux pourrait être associé à un vieillissement cérébral prématuré, selon une étude réalisée sur 614 patients (âge moyen = 62 ans) suivis en moyenne pendant 10 ans.

Cette conclusion va dans le même sens que des précédents études qui avaient rapporté un lien entre le diabète de type 2 et une ischémie affectant les petits vaisseaux, maladie au cours de laquelle le cerveau ne reçoit pas assez de sang oxygéné.

« Ces patients présentent moins de tissu cérébral, suggérant la présence d’une atrophie cérébrale »,  souligne l’un des auteurs de l’étude.

Les auteurs ont utilisé la technique d’imagerie par résonance magnétique pour évaluer le volume cérébral des patients. Les résultats ont en outre rapporté une association positive entre la durée du diabète et la perte de volume cérébral, particulièrement dans la substance grise. Plus précisément, les résultats suggèrent qu’une personne diabétique depuis 10 ans présente un vieillissement cérébral prématuré (d’une période de 2 ans) par rapport à un patient non diabétique.

Ces résultats vont dans le même sens que ceux des études longitudinales précédentes, confirmant  que les  fonctions cognitives des diabétiques se dégradent plus rapidement.

Dans une étude de suivi de six ans concernant un groupe de 9679 femmes âgées de plus de 65ans, les diabétiques dont la maladie évoluait depuis plus de 15 ans avaient un risque majoré de 57 à 114 % de présenter un déclin cognitif.

Plusieurs hypothèses ont été émises afin d’expliquer ce lien :

Les recherches s’intéressent  aux possibles effets bénéfiques du traitement du diabète par l’insuline dans la prévention du déclin cognitif. C’est le cas notamment des injections d’insuline par voie intranasale qui apporterait une protection au cerveau.

Attention aux hypoglycémies

Le cerveau est particulièrement sensible aux variations de la glycémie – en particulier l’hypoglycémie. Les conséquences des hypoglycémies peuvent être graves chez les diabétiques âgés. Ainsi, les personnes âgées diabétiques ont cinq fois plus de risque d’être hospitalisées que les plus jeunes en raison d’un risque plus important d’hypoglycémie.

Une étude suggère que l’hypoglycémie, qui survient fréquemment chez les patients atteints de diabète, peut avoir une influence négative sur la performance cognitive. Ces troubles cognitifs vont à leur tour compromettre la gestion du diabète et conduire à l’hypoglycémie.

Ce sont les conclusions d’une étude américaine (Université de Californie, San Francisco) portant sur 783 adultes (âge moyen 74 ans) diabétiques. Au bout de 12 ans de suivi, 8%  ont eu un épisode d’hypoglycémie rapporté et 19% ont développé une démence.

Les patients ayant présenté un événement hypoglycémique avaient un risque deux fois plus élevé de développer une démence par rapport à ceux qui n’ont pas eu (34% versus 17%).

De plus, les personnes âgées diabétiques qui ont développé une démence ont un plus grand risque d’avoir, par la suite, un épisode d’hypoglycémie par rapport aux patients qui n’ont pas développé de démence (14% versus 6%).

L’obtention d’une glycémie normale permettrait d’améliorer -ou du moins maintenir – ses performances cognitives.

Les démences

Le diabète : un facteur de risque de démence vasculaire ?

Le diabète constitue un facteur de risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) qui favorise le développement d’une démence vasculaire, avec un  risque multiplié par 2 à 2,6 selon les études. Si l’individu a subi un AVC, ce risque peut être multiplié par huit. La présence d’une hypertention chez les diabétiques jouent un rôle important dans cette augmentaiton.

Maladie d’Alzheimer

Le diabète pourrait également être un facteur de risque cardiovasculaire dans la survenue d’une démence d’Alzheimer, avec une augmentation du risque estimée entre 45% et 90% selon les études.

Cependant, ce lien est remis en question par d’autres études.

Une meilleure prévention des démences serait possible grâce à une normalisation de la glycémie, au même titre que l’hypertension artérielle.

La dépression

La dépression peut être confondue avec une démence ou, à l’inverse, peut être un des premiers symptômes de maladie d’Alzheimer. Il est donc important de la dépister, ce qui est souvent difficile.

Selon les données scientifiques, environ 20 à 30 % des diabétiques âgés souffriraient de dépression, dont 10% de dépression majeure. Il existerait au moins un symptôme dépressif chez la moitié des diabétiques âgées.

Selon une étude menée en 2015 sur des personnes diabétiques (âge moyen = 54 ans), ces dernières ont des difficultés avec le mode de fonctionnement familial et une moins bonne qualité de vie.

L’accident vasculaire cérébral (AVC)

Le diabète est habituellement considéré comme l’un des facteurs de risque majeur d’AVC, avec un risque majoré de 50% à 100%. Le risque d’AVC est d’autant plus élevé que le sujet est hypertendu, présente une fibrillation auriculaire, une sténose carotidienne ou un antécédent d’AVC. De plus, la survenue d’un AVC chez un diabétique est fortement associée à un haut risque de handicap et une mortalité plus élevée.

En 2016, des chercheurs ont montré que les diabétiques de type 2 ont plus de risque (+60%) de développer une démence, par rapport à ceux n’ayant pas de diabète. De plus, les femmes atteintes de diabète de type 2 ont un risque beaucoup plus élevé de développer une démence vasculaire que les hommes diabétiques. En effet, le risque de démence vasculaire est multiplié par 2,3 chez les femmes et par 1,7 fois chez les hommes, par rapport à ceux qui n’ont pas de diabète. L’analyse a inclus des données de 14 études avec plus de 2,3 millions de personnes et plus de 100.000 cas de démence.

Ces résultats suggèrent que le diabète augmente le risque de développer la démence vasculaire et que les femmes atteintes de diabète sont particulièrement vulnérables. Une étude précédente avait rapporté que les personnes diabétiques avaient un risque accru de démence de 70%. Cependant, ces résultats sont limités par le fait que la plupart des cas de démence étaient rapportés chez des personnes d’origine asiatique.

Les chercheurs n’ont pu analyser les liens entre la durée du diabète, le contrôle glycémique et la démence. Ils suggèrent que cependant que les différences de traitement dans la gestion du diabète – en particulier les soins insuffisante apportés aux femmes – peuvent jouer un rôle dans ces résultats.

Des études physiologiques ultérieures sont nécessaires pour examiner comment la glycémie interagit avec le système vasculaire et s’il existe des différences notables entre les sexes.

En revanche, le diabète semble protéger de la survenue d’accidents hémorragiques, avec un risque d’AVC d’origine hémorragique diminué d’un facteur 4 à 10.

Prévention

La prévention des AVC est possible grâce au contrôle des facteurs de risque et à un meilleur équilibre de la glycémie. Le contrôle de la pression artérielle constitue un élément essentiel de la prévention des AVC. Cependant, une diminution trop importante de la pression artérielle peut entraîner un AVC par une chute de la circulation cérébrale.

L’utilisation des statines s’avère également très bénéfique. Ainsi, la simvastatine (40 mg) ou l’atorvastatine (10 mg) permettent de réduire de 25 % à 50% les AVC.

De plus, les antiagrégants plaquettaires sont recommandés pour réduire le risque d’AVC. L’aspirine est très fréquemment utilisée chez les diabétiques âgés à haut risque d’accident vasculaire.

La prise en charge chirurgicale des sténoses carotidiennes ne diffère pas de celle des sujets non diabétiques. La survenue d’un AVC et le risque opératoire sont plus élevés, mais le bénéfice d’une intervention est plus important chez les diabétiques. L’indication opératoire doit donc être établie en fonction de l’état général du sujet âgé et de la sévérité de la sténose.

 Le diabète accroît le risque de maladies cardiaques et cérébrales

Le risque de développer une maladie cardiovasculaire est presque deux fois plus élevé chez les patients qui développent un diabète de type 2 avant l’âge de 40, par rapport à ceux qui développent la maladie plus tard. L’âge de diagnostic du diabète de type 2 est de plus en plus précoce dans le monde, principalement à cause de la hausse des taux d’obésité.

« Compte tenu de l’apparition de plus en plus fréquente du diabète de type 2 à un âge précoce, il est peu surprenant que les complications cardiovasculaires apparaissent également de plus en plus tôt en raison d’un environnement défavorable qui dure de plus en plus longtemps », explique l’auteur principal de l’étude.

Les chercheurs ont utilisé une grande base de données sur le diabète, avec la participation de 630 hôpitaux et 222,773 patients. L’âge moyen de la cohorte est de 58,3 ans. Les patients qui souffraient de diabète à début précoce avaient en moyenne 34 ans, contre 55 ans pour ceux qui ont développé un diabète plus tard dans leur vie.

Le diabète d’apparition précoce de type 2 a été associé à un risque plus grand (+91%) de maladies associées au cerveau et système cardiaque (maladie coronarienne et accident vasculaire cérébral), par rapport à un diabète d’apparition tardive.

Selon certains spécialistes, la meilleure façon de mesurer le risque chez les jeunes patients atteints de diabète de type 2 est d’identifier et traiter les facteurs de risque cardiovasculaires. Une proportion très élevée – environ 80% – des jeunes atteints de diabète de type 2 ont au moins deux facteurs de risque cardiovasculaire.

Les septuagénaires sont en meilleure santé que leurs aînés

Les américains diabétiques, nés dans les années 40, vivent plus longtemps sans complications importantes et avec moins de handicaps, comparés à ceux qui sont nés 10 années plus tôt.

Ces complications majeures sont la crise cardiaque, l’accident vasculaire cérébral et les amputations.

Les trois types de handicap étaient une mobilité réduite, une incapacité à effectuer des activités de la vie quotidienne et l’incapacité totale ou partielle à mener des activités de première nécessité (usage du téléphone, courses, préparation des repas…).

Les messages des autorités médicales visant à sensibiliser les individus d’avoir une meilleure hygiène de vie sont sans doute pour quelque chose.

Cette amélioration de la santé concerne également les personnes qui ne sont pas nécessairement diabétiques. L’analyse des données a porté sur des américains nés dans les années 1930 et 1940, dont un plus de 10% étaients diabétiques.

Cependant, cette amélioration pourrait ne pas durer aux Etats-Unis du fait de l’augmentation des taux d’obésité et d’une moins bonne hygiène de vie. Dans ce pays, l’incidence du diabète de type 2 a plus que doublé au cours des 20 dernières années

Réféfences d’aticles sur le diabète et les maladies du cerveau

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