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Dépression chez la personne âgée

La dépression chez la personne âgée est différente de celle d’une personne jeune. Les personnes âgées ont plus de plaintes somatiques et minimisent leur état de tristesse. Elles sont souvent hypochondriaques et ont un risque accru de maladies chroniques.

La dépression est une des formes de troubles de l’humeur qui sont généralement classés  de la manière suivante :

1. La dépression
2. La dysthymie
3. Les troubles bipolaires (ou maniaco-dépressifs)
4. La cyclothymie

Parmi la dépression, on distingue :

  1. la dépression majeure qui entraîne l’individu de travailler normalement, de bien dormir et bien manger, de se concentrer et d’apprécier les plaisirs de la vie. Une personne a généralement plusieurs épisodes de dépression majeure;
  2.  la dysthymie, avec des symptômes moins sévères mais durent plus longtemps (au moins deux ans);
  3. la dépression mineure, avec des symptômes d’intensité moins sévère que dans les deux cas précédents et qui sont temporaires.

Les troubles de l’humeur sont les troubles mentaux les plus fréquents chez le sujet âgé. En effet, la vieillesse une période de vulnérabilité propice à l’apparition de troubles de l’humeur.

Voici quelques facteurs de risque susceptibles de déclencher une dépression chez la personne âgée:

La dépression majeure des personnes âgées n’est pas correctement prise en charge car l’entourage considère à tort qu’il est normal d’être triste parce que l’on a perdu un proche ou que l’on perd en autonomie. Cependant, dans le cas d’une dépression, la tristesse perdure.

Prévalence de la dépression

La prévalence de la dépression chez les personnes âgées de 65 ans et plus  est évaluée à environ 1%, alors que 5% des personnes âgées de plus de 65 ans souffriraient d’humeur dépressive. Voici les pourcentages de prévalence en fonction de catégories d’âge.

PopulationPourcentage
Homme (55-75 ans)2,6
Femme  (55-75 ans)6,6
Ensemble 15-75 ans7,8

Étiologies

Causes génétiques : le fait d’avoir un parent de premier degré qui souffre de dépression récurrente augment de deux à quatre le risque de souffrir de dépression. Les études avec des jumeaux homozygotes confirment le rôle de l’hérédité, avec un risque accru de 40% environ.

Causes physiologiques : une activation de l’axe hypothalamo-hypophysaire associée à un taux anormalement élevée de cortisol est observée chez les patients avec une dépression majeure, entraînant une inhibition de facteurs de croissance (dont le BDNF) et un déréglement des neurotransmetteurs monoaminergiques (noradrénaline, sérotonine et dopamine).

Causes psychologiques : Un certaine vision de la vie (tendance à une vision négative de soi-même, événements et une approche pessimiste de l’avenir)

Causes sociales : le stress aigu provoqué par différents événements : perte d’emploi, pauvreté, exclusion sociale, conflits familiaux, fardeau excessif, problèmes de santé physique, décès d’un proche peut être à l’origine d’une dépression, de même que des expériences néfastes au cours de l’enfance ou l’adolescence.

Critères diagnostiques

Les critères diagnostiques sont ceux issus du manuel de psychiatrie américain DSM IV et de la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, 10e révision (CIM-10, Organisation Mondiale de la Santé). Cependant, les classifications de dépression ne sont pas totalement adaptées aux personnes âgées car celles-ci ont tendance à ne pas exprimer verbalement leur tristesse.

Critères du DSM V

Critères du CIM-10

Dans le manuel du CIM-10 (2003), les troubles de l’humeur sont divisés en sept parties. La plupart de ces troubles ont tendance à être récurrents. L’apparition d’épisodes individuels peut souvent être mise en relation avec des situations ou des événements stressants. Le changement de l’humeur est habituellement accompagné d’une modification du niveau global d’activité.

1. Épisode maniaque
1.a Hypomanie.
1.b Manie sans symptômes psychotiques.
1.c Manie avec symptômes psychotiques (idées délirantes, hallucinations, agitation ou hyperactivité).

2. Trouble affectif bipolaire
L’humeur et le niveau d’activité du sujet sont profondément perturbés, tantôt dans le sens d’une élévation (hypomanie ou manie), tantôt dans le sens d’un abaissement (dépression). 
2.a Le sujet est actuellement hypomaniaque, et a eu, dans le passé, au moins un autre épisode affectif.
2.b Le sujet est actuellement maniaque, sans symptômes psychotiques.
2.c Le sujet est actuellement maniaque, avec symptômes psychotiques.
2.d Le sujet est actuellement déprimé, comme au cours d’un épisode dépressif d’intensité légère ou moyenne. 2.e Le sujet est actuellement déprimé, comme au cours d’un épisode dépressif d’intensité sévère sans symptômes psychotiques.
2.f Le sujet est actuellement déprimé, comme au cours d’un épisode dépressif d’intensité sévère avec symptômes psychotiques.
2.g Présence simultanée ou en alternance de symptômes maniaques et dépressifs.
2.h Trouble affectif bipolaire, actuellement en rémission.

3. Épisodes dépressifs
3.a Épisode dépressif léger. Le sujet reste, le plus souvent, capable de poursuivre la plupart de ses activités.
3.b Épisode dépressif moyen. Le sujet éprouve des difficultés considérables à poursuivre ses activités usuelles.
3.c Épisode dépressif sévère sans symptômes psychotiques. Les idées et les gestes suicidaires sont fréquents et plusieurs symptômes « somatiques » sont habituellement présents.
3.d Épisode dépressif sévère avec symptômes psychotiques (hallucinations, idées délirantes) ou un ralentissement psychomoteur ou une stupeur. Les activités sociales habituelles sont impossibles. Risque de suicide, de déshydratation ou de dénutrition.

4. Trouble dépressif récurrent
4.a Trouble caractérisé par la survenue répétée d’épisodes dépressifs, l’épisode actuel étant d’intensité légère, moyenne ou sévère, en l’absence de tout antécédent de manie et sans symptômes psychotiques. 4.b Trouble caractérisé par la survenue répétée d’épisodes dépressifs, l’épisode actuel d’intensité sévère avec symptômes psychotiques. 4.c Trouble dépressif récurrent, actuellement en rémission (F33-4)

5. Troubles de l’humeur persistants
5.a Troubles de l’humeur persistants et habituellement fluctuants, dans lesquels la plupart des épisodes individuels ne sont pas suffisamment sévères pour justifier un diagnostic d’épisode hypomaniaque ou d’épisode dépressif léger.
5.b Cyclothymie : instabilité persistante de l’humeur, comportant de nombreuses périodes de dépression ou d’exaltation légère (F34-0).
5.c Dysthymie : abaissement chronique de l’humeur.

6. Autres troubles de l’humeur

7. Trouble de l’humeur, sans précision 

La dépression chez la personne âgée est différente de celle d’une personne jeune. Les personnes âgées ont plus de plaintes somatiques et minimisent leur état de tristesse. Elles sont souvent hypochondriaques et ont un risque accru de maladies chroniques.

La dépression est une des formes de troubles de l’humeur qui sont généralement classés  de la manière suivante :

1. La dépression
2. La dysthymie
3. Les troubles bipolaires (ou maniaco-dépressifs)
4. La cyclothymie

Parmi la dépression, on distingue :

  1. la dépression majeure qui entraîne l’individu de travailler normalement, de bien dormir et bien manger, de se concentrer et d’apprécier les plaisirs de la vie. Une personne a généralement plusieurs épisodes de dépression majeure;
  2.  la dysthymie, avec des symptômes moins sévères mais durent plus longtemps (au moins deux ans);
  3. la dépression mineure, avec des symptômes d’intensité moins sévère que dans les deux cas précédents et qui sont temporaires.

Les troubles de l’humeur sont les troubles mentaux les plus fréquents chez le sujet âgé. En effet, la vieillesse une période de vulnérabilité propice à l’apparition de troubles de l’humeur.

Voici quelques facteurs de risque susceptibles de déclencher une dépression chez la personne âgée:

La dépression majeure des personnes âgées n’est pas correctement prise en charge car l’entourage considère à tort qu’il est normal d’être triste parce que l’on a perdu un proche ou que l’on perd en autonomie. Cependant, dans le cas d’une dépression, la tristesse perdure.

Voici quelques caractéristiques cliniques de la dépression de la personne âgée qui sont parfois les mêmes que chez les sujets plus jeunes :

Diagnostic et évaluation de la sévérité

L’échelle de dépression gériatrique (ou GDS): c’est un test permettant de diagnostiquer une dépression chez une personne âgée.

L’échelle de dépression de Hamilton: c’est le test le plus utilisé pour évaluer l’intensité des symptômes dépressifs.

Avant de débuter un traitement avec un antidépresseur, il est important de porter attention aux symptômes, avec une attention particulière aux suivants:

La dépression de la personne âgée associée à certaines maladies chroniques

Les personnes âgées souffrant de dépression on un risque accru de maladie cardiovasculaire, de maladie de Parkinson et de maladie d’Alzheimer. D’autre, les personnes âgées souffrant d’une maladie chronique (diabète, hypertension artérielle, problème cardiaque) ont deux à quatre fois plus de risque d’avoir une dépression majeure que d’autres du même âge et en bonne santé.

Dépression et plaintes somatiques

Les plaintes somatiques font partie intégrante de la dépression chez la personne âgée. En effet, un personne dépressive peut exprimer sa souffrance par des douleurs dans son corps. On estime que la moitié à trois quarts des personnes déprimées qui consultent présentent des symptômes somatiques tels que des troubles gastro-intestinaux, des douleurs articulaires ou des symptômes cardiovasculaires.

Traitement

Les antidépresseurs. Lorsque le diagnostic de dépression majeure est posé chez la personne âgée, les études rapportent que l’efficacité d’un antidépresseur est reconnue comparée à un placebo, ce qui n’est pas le cas si la dépression est mineure.

Il est fréquent que les personnes âgées essaient plusieurs antidépresseurs avant de tomber sur le bon médicament, ce qui conduit à un taux de rémission de plus de 80%. Les associations d’antidépresseurs sont déconseillées.

Il est important de ne pas arrêter un traitement sans l’avis de son médecin. Le traitement doit être poursuivi plusieurs mois même si les effets bénéfiques se font ressentir.

La thérapie électroconvulsive (ECT) est parfois utilisée dans la dépression sévère chez les sujets réfractaires aux antidépresseurs, à raison de deux à trois séances par semaine sous anesthésie générale pendant environ un mois. L’ECT est une thérapie consistant à stimuler le cerveau directement avec de l’électricité, des aimants ou des implants. Certains de ces traitements sont encore à l’étape expérimentale. Si la dépression persiste en dépit des médicaments, ou si la dépression est si grave que l’individu est incapable de manger ou qu’il développe des fausses croyances (idées délirantes) au sujet de sa maladie, la médecin peut recommander l’ECT comme la meilleure option. Bien qu’elle soit utilisé depuis près de 80 ans, la thérapie électroconvulsive​​ reste le traitement le plus puissant et le plus rapide dans la dépression sévère.

Malgré que l’ECT soit efficace et sûre chez les personnes âgées, de nombreuses idées fausses subsistent chez les patients et les professionnels de la santé. L’ECT peut certes provoquer des effets secondaires tels qu’une confusion et une perte de mémoire qui sont habituellement temporaires.