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Les troubles olfactifs et la maladie de Parkinson

Des études ont révélé que les troubles olfactifs se produisent dans la maladie de Parkinson sporadique avant l’instauration d’un traitement dopaminergique. La prévalence rapportée varie considérablement, soit de 50% à 90%. Cela peut refléter les difficultés liées au diagnostic de la MP, à la mesure des troubles olfactifs et à l’âge.

Les troubles olfactifs fréquents dans la maladie

Une étude a visé à déterminer si une perte de l’odorat est associée à des troubles comportementaux observés lors du sommeil paradoxal, retrouvés chez les patients souffrant de la maladie de Parkinson et de démence à corps de Lewy*.

Les résultats des tests d’identification et de sensibilité aux odeurs indiquent que les troubles olfactifs étaient souvent présents chez les sujets atteints de Parkinson et qui manifestaient des comportements anormaux en sommeil paradoxal, avec une anosmie (diminution importante de la sensibilité aux odeurs) oscillant entre 30% et 70% des sujets. Les patients avaient particulièrement du mal à identifier les odeurs telles que la menthe, l’ananas et le bois, comparés aux sujets sains.

Conclusion : l’anosmie est associée aux troubles du comportement en sommeil paradoxal chez les patients souffrant de maladie de Parkinson et de démence à corps de Lewy.

*106 patients (âgés de 50 à 82 ans) qui manifestaient un comportement anormal en sommeil paradoxal de nature idiopathique. Parmi ces personnes, 73 avaient entre 50 et 69 ans, et 33 avaient entre 71 et 82 ans. Le groupe témoin avait entre 55 et 70 ans.

Source: Miyamoto T et al. Olfactory dysfunction in idiopathic REM sleep behavior disorder. Sleep Med. 2010 May;11(5):458-61.

Ces troubles sont prédicteurs d’un déficit cognitif dans la maladie

Il est établi que les troubles olfactifs observés dans la maladie de Parkinson sont provoqués par un dysfonctionnement des neurones cholinergiques (i.e. neurones sécrétant le neurotransmetteur appelé acétylcholine). Ces neurones se projettent dans les structures limbiques (hippocampe et amygdale) et sont impliqués dans la perception des odeurs. En se basant sur ces observations, des chercheurs ont étudié l’association entre la capacité des malades parkinsoniens à identifier des odeurs (selon un test bien établi) et le déficit cholinergique.

Les résultats indiquent que la mort des neurones cholinergiques est une caractéristique plus marquée de l’hyposmie (perte d’odorat partielle) que celle des neurones dopaminergiques se projetant dans le striatum. D’autre part, les scores obtenus au test d’identification des odeurs sont corrélés à ceux obtenus au test de mémoire verbale épisodique, suggérant qu’une faible capacité à identifier des odorats peut prédire l’apparition de troubles cognitifs dans la maladie de Parkinson.

Pour rappel : l’hypsomie est bien décrite dans la maladie de Parkinson. Des dépôts d’alpha-synucléine ont été observés dans le bulbe olfactif et le noyau olfactif antérieur, de même que dans le rhinencéphale limbique. Les troubles olfactifs se caractérisent par une difficulté à identifier les odeurs, à les distinguer les unes des autres et à les mémoriser.

Source: Bohnen NI et coll. Olfactory dysfunction, central cholinergic integrity and cognitive impairment in Parkinson’s disease. Brain. 2010 Jun;133(Pt 6):1747-54.