Le risque de cancer au sein et utérin augmente avec le temps passé en surpoids, selon une étude du Centre international de recherche sur le cancer (Lyon, France).
Ainsi, le risque de cancer du sein survenant après la ménopause est accru de 7% par décennie passée en surpoids, alors qu’un cancer de l’endomètre (muqueuse de l’utérus) augmente de 17% par décennie.
Les chercheurs ont récolté des données auprès de 74.000 femmes américaines ménopausées, âgées de 50 à 79 ans lors de leur recrutement, dans le cadre de l’étude Women’s Health Initiative.
Seulement 40% des femmes n’ont jamais été en surpoids, alors que 30% ont été obèses. Les chercheurs ont calculé que la durée moyenne «d’exposition au risque» était de trente et une années pour le surpoids et de vingt années pour l’obésité.
Comment expliquer ce lien ?
Une exposition prolongée au surpoids augmentait le risque et la gravité de l’hypertension, la résistance à l’insuline, l’inflammation chronique, entraînerait les lésions de certaines gènes et déréglerait le métabolisme des hormones. Or ces effets délétères sont connus pour augmenter le risque du cancer.
Le risque de cancer de l’endomètre ne devient significatif qu’après vingt-six années de surpoids. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’un traitement hormonal (œstrogènes et progestérones) après la ménopause retarde ce type de cancer.
Enfin, concernant les autres formes de cancers (côlon, sein, rein), tous ceux qui ont été en surpoids n’auront pas forcément un cancer. De plus, un risque accru peut apparaître dès le premier jour passé avec des kilos en trop.
En 2006, une étude européenne prospective avait également rapporté un lien entre l’embonpoint et un risque accru de cancer de la prostate agressif.
Cette étude, menée sur près de 150 000 hommes âgés en moyenne de 52 ans et suivis pendant 14 ans, confirme que la masse graisseuse est capable de fabriquer des cellules cancéreuses.
Les hommes avec un indice de masse corporelle et/ou à tour de taille plus élevés, présentent un risque accru de cancer de la prostate de haut grade (risque métastatique élevé).
Cette augmentation du risque est estimée à 10% pour 5 kg /m2 d’IMC supplémentaire et de 13% pour chaque augmentation de 10cm de tour de taille.
L’OMS définit le surpoids comme un IMC égal ou supérieur à 25 et l’obésité comme un IMC égal ou supérieur à 30.
Un tour de taille normal se situe entre 80 à 88 cm pour une femme et 94 à 102 cm pour un homme. Mesurer son tour de taille serait plus fiable que calculer son indice de masse corporelle car elle est liée à la quantité de graisse abdominale qui peut refléter une hypercholestérolémie, voire un diabète.
Source: European Obesity Summit, juin 2016.