Cette étude française (centre hospitalier Sainte-Anne, Paris) a été réalisée sur 2 000 patients ayant connu jusqu’à 5 épisodes dépressifs au cours de leur vie. Ces participants ont effectué un test cognitif (le test des tracés) qui consiste à relier le plus rapidement possible des chiffres placés en désordre sur une feuille. Ce test permet d’évaluer la rapidité d’exécution mais aussi l’attention. Le test a été effectué au cours de la phase dépressive, puis 6 semaines après, quand aucune manifestation de la dépression n’était constatée.
Résultats
Les patients ayant connu plus de deux épisodes dépressifs ont réalisé le test en 1,20 min, même après l’épisode dépressif. Il est seulement de 35 secondes chez ceux n’ayant souffert que d’un épisode dépressif (et un peu plus de 35 secondes pour deux épisodes dépressifs).
Selon l’auteur principal de l’étude, une thérapie de remédiation cognitive destinée à rétablir la baisse de performance cognitive (au moyen d’exercices de stimulation cérébrale) permettrait de réduire le risque de rechute.
Il faut rappeler qu’un individu ayant connu « un seul épisode dépressif a 50 % d’en refaire un deuxième au cours de sa vie et 70 % d’en refaire un troisième s’il en a connu deux épisodes dépressifs ».
Toutefois, selon l’auteur, « cela est difficile d’accepter pour les patients car ce traitement préventif se déroule une fois que les symptômes dépressifs ont disparu ».
Référence : P.Gorwood et coll. Psychomotor retardation is a scar of past depressive episodes, revealed by simple cognitive tests. European Neuropsychopharmacology, octobre 2014.
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