Les mouvements anormaux iatrogènes sont provoqués par la consommation de médicaments. L’apparition est souvent insidieuse et nécessite l’identification du médicament qui peut s’avérer compliqué.
Le médecin devra interroger de manière précise le patient sur ses prises médicamenteuses, en tenant compte de la période entre le moment où le médicament a été pris et l’apparition des premiers symptômes.
Mouvements d’apparition rapide
Ces mouvements arrivent dans la quasi totalité des cas quelques jours après une exposition à des antipsychotiques. Les dystonies aiguës peuvent être dangereuses.
Mouvements d’apparition tardive
Dyskinésies tardives
Elles sont provoquées par une exposition de plus de 3 mois à un médicament antipsychotique, à l’exception peut-être de la clozapine. Ces dyskinésies semblent être dues à une hypersensibilité des récepteurs de la dopamine, ce qui signifie que la dopamine présente dans le cerveau provoque ces troubles anormaux malgré sa faible quantité dans le cerveau.
On estime que la moitié des patients traités depuis 1 à 2 ans avec un antipsychotique développent des dyskinésies tardives.
Ces dyskinésies se traduisent par des mouvements anormaux de la bouche et de la langue, et dans une moindre mesure les membres ou le tronc.
Akathisie
Le patient ne peut s’empêcher de bouger ses membres inférieurs et, dans certains cas, le tronc et les membres supérieurs. En général, contrairement aux dyskinésies tardives, l’akathisie disparaît normalement lorsque le médicament est arrêté.
Syndromes parkinsoniens iatrogènes
C’est un ensemble de mouvements anormaux chroniques, disparaissant généralement après l’arrêt du médicament. Les antipsychotiques peuvent induire après un mois de traitement un syndrome parkinsonien caractérisé par un tremblement, une rigidité et des troubles de posture. Ces syndromes seraient en cause dans 5 à 20% des syndromes parkinsoniens, en particulier chez la personne âgée. Il existe cependant quelques différences avec la maladie de Parkinson. Le syndrome parkinsonien affecte les membres de manière bilatérale et symétrique et touche plutôt les femmes que les hommes. Les troubles de posture sont plus fréquents contrairement au tremblement de repos qui est plus rare.
En cas de syndromes parkinsoniens iatrogènes, il est nécessaire de diminuer la dose, ou bien supprimer le médicament en cause.
D’autres médicaments autres que les antipsychotiques peuvent provoquer des troubles de posture : c’est la cas par exempt du lithium, des corticostéroïdes, des hormones thyroïdiennes ou de la phénytoïne.