L’équipe de chercheurs montréalais (Institut universitaire de gériatrie de Montréal, l’Université McGill et Université de Montréal) ont évalué tous les ans les fonctions cognitives de 121 personnes souffrant d’un déficit cognitif léger au début de l’étude.
Ces chercheurs ont constaté que celles qui avaient développé une maladie d’Alzheimer présentaient un déclin de leur mémoire verbale (apprendre à retenir une liste de mots) ou de leur mémoire de travail (ex. retenir brièvement un numéro de téléphone avant de le composer). Ce déclin, lent au début, s’accélère deux ans avant le diagnostic. Quant au langage, il a tendance à se dégrader une fois le diagnostic posé.
Selon la directrice du Centre de recherche de l’Institut de gériatrie, Sylvie Bellevile, la lenteur du déclin observée au début peut s’expliquer par le fait que le cerveau compense ce déficit. Ce phénomène s’estompe deux ans avant le diagnostic, entraînant une chute brutale (voir la théorie de la réserve cognitive). En revanche, les autres participants présentaient un profil différent, à savoir des troubles de mémoire qui demeuraient stables. Selon le Dre Bellevile « le trouble de mémoire n’est pas vraiment le problème, mais c’est plutôt sa dégradation au fil des années qui est annonciatrice de la maladie. »
Source : Simon Cloutier et al. Patterns of Cognitive Decline Prior to Dementia in Persons with Mild Cognitive Impairment. Journal of Alzheimer’s Disease, 47(4):901-913, août 2015.