Les effets secondaires des médicaments anticholinergiques entraînent des troubles de mémoire après plusieurs mois de traitement.
Les facteurs de risque modifiables, notamment l’hypertension, la perte auditive, la dépression, le diabète et le tabagisme, sont responsables d’environ 35 % des cas de démence.
Les médicaments anticholinergiques constituent un autre facteur de risque potentiellement modifiable. Ce vaste groupe de médicaments agit en bloquant le neurotransmetteur acétylcholine dans le système nerveux central et périphérique et comprend certains antihistaminiques, antidépresseurs et médicaments pour les troubles gastro-intestinaux et vésicaux.
Ces médicaments peuvent avoir des effets indésirables à court terme, notamment la confusion et la perte de mémoire chez les personnes âgées. Cependant, il n’est pas certain que leur utilisation à long terme augmente le risque de démence.
Les études d’observation sur les médicaments anticholinergiques et le risque de démence ont généralement été de taille relativement réduite,.
Une étude de cohorte a révélé qu’une consommation plus élevée de médicaments anticholinergiques était associée à un risque significativement accru de démence. Une étude de plus grande envergure a mis en évidence des risques variables associés à différents types de médicaments anticholinergiques et a conclu que les recherches futures devraient porter sur les différentes classes de médicaments anticholinergiques.
Dans une étude publiée en 2013, les auteurs confirment que les effets secondaires des médicaments anticholinergiques sévère entraînent des troubles de mémoire après deux mois de traitement.
Un effet semblable a été observé avec des médicaments ayant un effet anticholinergique léger et lorsqu’ils sont pris sans interruption pendant 60 jours.
Ces résultats proviennent d’une étude portant sur 3690 adultes plus âgés et financée par l’institut national sur le vieillissement (National Institute of Aging).
Pour rappel, les médicaments anticholinergiques ont la propriété de baisser les niveaux d’acétylcholine dans le corps et, en particulier, dans le cerveau. L’acétylcholine étant un neurotransmetteur impliquée dans la mémoire et l’apprentissage, le blocage de son activité entraîne des troubles de mémoire ou une aggravation de ces troubles chez des personnes ayant un déficit cognitif.
Ces médicaments, vendus en vente libre ou sous prescription, sont pris pour aider à dormir (somnifères, antiasthmatiques), pour soulager l’incontinence urinaire et traiter d’autres maladies chroniques telles que l’hypertension, maladie cardio-vasculaire, bronchite chronique obstructive (antihypertenseurs, diurétiques).
« Le fait que la prise d’anticholinergiques est liée avec le déclin cognitif léger, caractérisée par une perte de mémoire sans incapacité fonctionnelle, mais pas avec la maladie d’Alzheimer, est rassurant. Nos efforts de recherche se focalisent maintenant pour déterminer si ce déclin provoqué par les anticholinergiques peut être réversible, » déclare, Dr. Boustani, l’un des auteurs de l’étude paru dans le Journal Alzheimer’s & Dementia (mai 2013).