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Un antitussif pour réduire les agitations dans la démence ?


Un médicament couramment utilisé dans le traitement de la toux (dextrométorphane) réduit l’agitation chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

Une étude multicentrique randomisée à teste la combinaison dextrométorphane/quinidine sur des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer et présentant une agitation.

La quinidine empêche à faibles doses le métabolisme du dextrométhorphane, ce qui se traduit par une augmentation de ce dernier dans le corps.

Cette combinaison dextrométorphane/quinidine porte le nom de AVP 923.

Selon l’auteur de l’étude, ces résultats donnent de l’espoir aux patients et aux membres de la famille en réduisant d’une part le fardeau et en diminuant d’autre part le risque d’institutionnalisation des patients.

L’AVP 923 est actuellement approuvé dans le traitement du syndrome pseudobulbaire (symptômes provoqués par une lésion des neurones moteurs centraux).

Initialement testé pour ralentir la progression de la sclérose latérale amyotrophique, les patients ont observé qu’il diminuait le syndrome pseudobulbaire.

Par la suite, les chercheurs ont remarqué que ce médicament réduisait l’agitation
 de moitié, contre 26% chez le groupe placebo.

La phase 2 de cette étude clinique a duré 10 semaines et inclut 220 adultes âgés de 50 à 90 ans et atteint de la maladie d’Alzheimer au stade léger à modéré, et qui présentaient une forte agitation. Les trois quarts de ces patients prenaient des inhibiteurs de l’acétylcholinestérase et un quart des antipsychotiques.

En se basant sur les résultats de l’inventaire neuropsychiatrique, les chercheurs ont noté une diminution significative des comportements agressifs et d’agitation.

Cependant ce médicament n’a aucun effet sur la qualité de vie et les activités de la vie quotidienne.

Il est important de signaler que ce médicament n’aggrave pas le déclin cognitif. « Il est très important de le préciser car les essais menés sur les antipsychotiques et le citalopram ont rapporté une légère diminution de la fonction cognitive », déclare l’un des auteurs de l’étude.

Aucun patient n’est décédé au cours de l’étude. Des effets secondaires sont survenus chez 8% des patients, contre 5 % dans le groupe placebo. Ces effets secondaires sont les suivants: chutes, diarrhées, infections urinaires.

Il est prévu de passer à un essai de plus grande ampleur de phase 3 pour confirmer les résultats obtenus en phase 2.

L’un des points faibles de cette étude est le coût élevé du médicament, soit 700 $ américains par mois.

« Le comportement physique agressif est un des problèmes importants de gestion chez certains patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Les antipsychotiques sont largement prescrits pour traiter l’agitation. Cependant, leur efficacité n’est pas si nette que ca. Une combinaison de deux types d’intervention, l’une pharmacologique et l’autre non pharmacologiques, est la meilleure solution ».

Source: Dr Cummings. Congrès de l’American Academy of Neurology, avril 2015.