Un programme clinique multidisciplinaire peut améliorer ou maintenir la fonction cognitive chez des personnes âgées vivant dans la communauté.
Des chercheurs finlandais ont évalué l’effet préventif d’une étude clinique – appelée FINGER- sur des personnes âgées à risque de développer des troubles cognitifs.
Plusieurs études épidémiologiques suggèrent un lien entre certains facteurs de risque et un déclin cognitif ou une démence. En se basant sur les résultats de ces études d’observation, des chercheurs ont mené une étude clinique qui démontre qu’il est possible de réduire ce risque en modifiant le style de vie de personnes à risque.
Selon l’auteur principal de l’étude, ce sont des exercices faciles à entreprendre. C’est une approche simple et pragmatique.
1260 personnes âgées finlandaises de 60 à 77 ans ont été réparties en deux groupes : groupes bénéficiant du programme multidisciplinaire (groupe intervention) et groupe contrôle bénéficiant de conseils de santé standards.
Aucun participant n‘avait de problème de mémoire mais avait cependant un risque de démence plus élevé (soit un score supérieur à 6 sur une échelle de 0 a 15). Cette échelle prend en compte le niveau d’éducation, l’indice de masse corporelle, le cholestérol, la pression sanguine et l’activité physique.
Le groupe intervention bénéficiait :
- d’exercices physiques mis au point par des physiothérapeutes dans une salle de gymnastique, avec des exercices de musculation (une à trois fois par semaine) et des exercices aérobiques (deux à cinq fois par semaine)
- des conseils prodigués par des nutritionnistes à raison de trois sessions individuels et de neuf sessions de groupes ;
- un entraînement cognitif proposé par des psychologues avec des exercices sur l’ordinateur, à raison de 72 sessions trois fois par semaine (10 à 15 minutes par session) ;
- une gestion des facteurs de risques métaboliques et vasculaire avec une mesure régulière de la pression sanguine, du poids, de la ceinture abdominale et des recommandations sur la gestion de vie quotidienne.
Les chercheurs ont rapporté que le groupe intervention avait une meilleure performance cognitive, comparé au groupe placebo.
Ces sessions étaient faisables et sans danger, avec un taux d’échec de seulement 12 % et un taux d’adhérence élevé.
« Les précédentes études ont rapporté des effets bénéfiques de programme d’intervention seulement sur de courte durée, soit de quelques semaines à quelques mois. La nôtre indique que cet effet peut être bénéfique sur une période plus longue, soit deux ans, avec une faible fréquence (5%) d’effets secondaires (principalement des douleurs musculaires) », rapporte l’auteur principal de l’étude.
« L’interaction sociale peut également expliquer ces résultats. En effet, lorsque vous participez à des séances de cuisine ou de gymnastiques, vous avez une vie sociale ».
Ces résultats ayant été obtenus sur une population de personnes âgées vivant chez à domicile, ils ne peuvent être extrapolés sur des patients vivant dans un environnement médicalisé.
En résumé, des personnes âgées à risque qui bénéficient d’un programme clinique multidisciplinaire préservent ou améliorent leur fonction cognitive, par rapport à un groupe contrôle bénéficiant de simples conseils de santé.
La combinaison d’activités sociales, cognitives et physiques est une combinaison idéale pour préserver ses fonctions cognitives, conclut l’auteur principal de l’étude.
Source : Tiia Ngandu et alii. A 2 year multidomain intervention of diet, exercise, cognitive training, and vascular risk monitoring versus control to prevent cognitive decline in at-risk elderly people (FINGER): a randomised controlled trial. The Lancet, mars 2012.
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