Polémique entre l’Association France Alzheimer et le Collège national des généralistes enseignants sur la fin du remboursement des médicaments anti-Alzheimer.
En août 2018 le ministère de la santé mis fin au remboursement de ces médicaments anti-Alzheimer, une décision vivement critiquée par les médecins spécialistes (neurologues, gériatres) et l’Association France Alzheimer.
Cette décision fait suite à l’avis de la Haute Autorité de santé en France (HAS) qui a estimé en septembre 2016 que les médicaments anti-Alzheimer (donépézil, galantamine, rivastigmine et mémantine) présentaient un « intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale ».
Selon un sondage réalisé en ligne auprès de 2 463 proches ou aidants et 84 personnes malades, 70 % d’entre eux ont continué leur traitement malgré le déremboursement.
La moitié (52 %) des sondés estime que l’arrêt brutal des traitements a entraîné une aggravation précipitée des troubles cognitifs.
« Ce n’est pas le fait d’arrêter les médicaments qui provoquent l’évolution de ces troubles : c’est juste l’histoire naturelle d’une maladie d’Alzheimer. Certains patients vont mieux après avoir arrêté ces médicaments car ces derniers ne sont pas sans effets secondaires, parfois graves. », selon le professeur Vincent Renard, président du Collège national des généralistes enseignants (CNGE).
Enfin, 38 % des malades concernés par l’enquête ont arrêté de consulter leur médecin spécialiste. « On voit que la fin du remboursement des médicaments prescrits dans la maladie d’Alzheimer a rompu le lien thérapeutique entre les uns et les autres », souligne Benoît Durand, directeur général de France Alzheimer.
« Alors qu’on se bat en France pour cesser de prescrire à tour de bras, c’est incroyable de voir une association défendre l’idée qu’une consultation médicale ne peut pas exister sans médicaments », rétorque Vincent Renard.