L’hypercholestérolémie désigne un taux élevé de cholestérol sanguin. Le cholestérol est une substance cireuse qui est produite par le foie et présente dans toutes les cellules du corps.
Tout le cholestérol dont une personne a besoin est produit dans le foie, mais une autre source est le cholestérol alimentaire, qui provient de produits alimentaires d’origine animale tels que la viande, la volaille, les produits laitiers, le jaune d’œuf et le poisson.
Ces aliments sont riches en graisses saturées et en graisses trans , des substances qui peuvent inciter le foie à produire un excès de cholestérol et dans certains cas, cela peut entraîner une hypercholestérolémie.
Le cholestérol est nécessaire pour diverses fonctions corporelles, y compris la synthèse des membranes cellulaires et de certaines hormones, ainsi que la production de substances nécessaires à la digestion des graisses. Cependant, un taux de cholestérol trop élevé peut augmenter le risque de maladie coronarienne et d’athérosclérose.
Hypercholestérolémie et risque de démence
Les études précliniques réalisées chez le rongeur ont largement rapporté le rôle délétère de taux anormalement élevés de cholestérol sur les neurones. Des chercheurs ont émis l’hypothèse que l’hypercholestérolémie augmente les niveaux d’amyloïde dans le cerveau, favorisant ainsi l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Cette hypothèse a été vérifiée grâce aux techniques de neuroimagerie soulignant la présence simultanée de taux élevés de cholestérol et de dépôts précoces d’amyloïde chez des patients âgés de 40 à 55 ans.
L’association entre hypercholestérolémie et Alzheimer est moins évidente qu’elle n’y paraît, et semble dépendre de l’âge du sujet. En effet, alors que des études épidémiologiques rapportent un lien entre des taux élevés de cholestérol en milieu de vie et une augmentation du risque de démence, ce lien disparaît lorsque les participants atteignent un âge plus avancé. Certaines études ont même rapporté un risque élevé de démence chez ceux ayant de faibles taux de cholestérol.
Une étude belge a été menée afin de clarifier ces observations en suivant près de 1500 femmes saines, âgées de 38 à 60 ans lors de leur inclusion dans l’étude, et suivies pendant 32 ans.
Les premières mesures de cholestérol ont été effectuées en 1968-69, et les suivis à différentes périodes : 1974-75, 1980-81, 1992-93 et 2000-01.
Résultats
1. Onze pour cent des femmes ont développé une démence durant ces 32 ans de suivi.
2. Aucune association entre hypercholestérolémie et démence n’existe chez les femmes ayant été suivies durant la période maximale 32 ans, c’est-à-dire en 1968-1969 et 2000-2001.
3. Les femmes ayant développé une démence avaient un taux de cholestérol plus élevé que la moyenne seulement lors des 3 premières mesures (c’est-à-dire en 1968-69, 1974-75 et 1980-81).
4. En revanche, on observe qu’une baisse régulière du taux de cholestérol durant la période de suivi est associée à un risque accru (+135%) de démence, mais pas de maladie d’Alzheimer. Cette diminution des niveaux de cholestérol est liée à une baisse de l’indice de masse corporelle (IMC). Il est à noter que l’IMC des femmes ayant développé une démence était plus faible lors des deux derniers suivis (c’est-à-dire en 1992-93 et 2000-01), comparé à celles n’ayant pas développé de démence.
Source : The 32-year relationship between cholesterol and dementia from midlife to late life. Neurology. 2010;75:1888-1895.