Une équipe de chercheurs français va mener une étude clinique pour tester un nouveau traceur destiné à détecter les premières lésions dans la maladie d’Alzheimer.
Ce projet se fait en partenariat entre le Centre d’études et de recherches sur les radiopharmaceutiques de Tours (France) et le laboratoire pharmaceutique Cyclopharma qui assure la production du traceur.
Cette étude a pour objectif de détecter plus tôt ces lésions grâce à de nouvelles molécules qui « ciblent les protéines appelées tau « Chez une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer, ces protéines tau se détachent, le microtubule perd sa structure et le trafic entre les neurones dysfonctionne », explique le professeur Guilloteau.
Si les résultats sont concluants, une commercialisation est envisagée vers 2016.
A propos des microtubules et des protéines tau
Les microtubules sont des tubes cylindriques qui assurent le transport des nutriments et autres éléments essentiels au maintien de la structure des neurones. Lorsque ces microtubules sont stabilisés, les neurones peuvent communiquer entre eux.
Tau (tau = Tubule associated- units ») est une protéine dont la fonction est d’interagir avec les microtubules et d’assurer leur stabilisation. Tau a la propriété d’accueillir des groupes phosphates sur sa structure: on parle de phosphorylation. Dans un neurone en santé, le nombre de groupes phosphates sur la protéine tau est limité : les micotubules restent stabilisés. Dans certaines maladies comme la maladie d’Alzheimer, il y a un nombre exagéré de groupes phosphates sur la protéine tau : celle-ci devient hyperphosphorylée, ce qui diminue son affinité pour les microtubules. Ces derniers sont déstabilisés et par conséquent les neurones ne peuvent plus communiquer entre eux et finissent par mourir.
Dans la maladie d’Alzheimer, l’hyperphosphorylation de la protéine tau entraîne la formation de dégénérescences neurofibrillaires, c’est-à-dire une accumulation de filaments (ou fibrilles) qui s’enchevêtrent dans le neurone. Des études suggèrent que ces dégénérescences neurofibrillaires ont pour conséquence l’accumulation de plaques amyloïde.