La benztropine est indiquée dans le traitement des syndromes parkinsoniens d’origine inconnue ou provoqués par un médicament.
Comment fonctionne la benztropine ?
Un faisceau de neurones se projettent d’une région cérébrale (appelée substance noire) vers une autre (appelée le striatum).
Ces neurones produisent la dopamine, un neurotransmetteur impliqué dans le contrôle des mouvements.
Ce faisceau de neurones forme la voie dopaminergique nigrostriée.
La destruction progressive de la voie dopaminergique nigrostriée entraîne une diminution de la production de dopamine, à l’origine de la plupart des symptômes observés dans la maladie de Parkinson (tremblement, rigidité, akinésie, lenteur des mouvements).
Cette diminution de dopamine active les neurones produisant l’acétylcholine dans les noyaux gris centraux, créant un déséquilibre entre les deux neurotransmetteurs dopamine/acétylcholine dans le cerveau.
La benztropine va réduire ce déséquilibre en bloquant l’effet de l’acétylcholine (un neurotransmetteur), réduisant par conséquent les tremblements : on dit que la benztropine est un anticholinergique.
La benztropine présente des similitudes avec une autre molécule appelée bipéridène.
Efficacité de la benztropine
La benztropine (lorsqu’elle est utilisée en monothérapie ou comme adjuvant [1]) réduit significativement les troubles moteurs [2] (comparée au groupe placebo).
Posologie et mode d’administration
Doses efficaces : de 0,5 à 6 mg/jour.
La benztropine se présente sous formes de comprimés ou injectable.
Contre-indication- mises en garde – précautions
- La benztropine est contre-indiquée chez les patients ayant une hypersensibilité connue au produit.
- Elle peut altérer les facultés mentales et physiques.
- Elle peut provoquer une anhidrose (absence ou insuffisance de la sécrétion sudorale).
- Doivent être étroitement surveillées les personnes ayant une hypertrophie de la prostate, souffrant de tachycardie ou de troubles psychiques, ou prenant d’autres médicaments qui ont des propriétés anticholinergiques ou antidopaminergiques (antidépresseurs tricycliques, antipsychotiques).
Effets indésirables les plus fréquents de la benztropine
Tachycardie, constipation, sécheresse de la bouche, nausées, psychose, troubles de la mémoire, désorientation, vision trouble, rétention urinaire…
Interactions
La benztropine n’a pas d’interactions graves connues avec d’autres médicaments.
Ses interactions (légères) sont avec les médicaments suivants :
- désipramine
- lévodopa
- trazodone
Publications
Friedman JH et alii. Benztropine versus clozapine for the treatment of tremor in Parkinson’s disease. Neurology, 1077-1081, 1997.
Katzenschlager R et alii. Anticholinergics for symptomatic management of Parkinson’s disease. Cochrane Database Syst Rev. 2003.
Pour de plus amples informations sur ce médicament, veuillez contacter votre médecin ou votre pharmacien.
Cet article doit être considéré comme une information et un outil de formation et non comme une consultation médicale; laquelle relève, stricto sensu, d’une relation individuelle avec un professionnel patenté et selon les règles en vigueur dans le pays.
Notes
1 Un adjuvant est un médicament auxiliaire destiné à compléter la médication principale tels que la lévodopa ou les agonistes dopaminergiques.
2 Les troubles moteurs incluent le tremblement, la rigidité, les spasmes musculaires, les troubles de la démarche et de la parole. La benztropine n’est pas recommandée dans le traitement des dyskinésies (mouvements involontaires anormaux) tardives.