Parkinson : des pesticides et solvants en cause

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Certains scientifiques suggèrent qu’il existe un lien entre l’exposition à certaines toxines environnementales, telles que les pesticides, les métaux lourds et d’autres substances, et un risque élevé de développer la maladie de Parkinson.

Parkinson : une liste de pesticides et solvants établie par les autorités européennes

L’Autorité européenne de sécurité des aliments rapelle dans un récent rapport de 2016 que certains produits, notamment des pesticides sont dangereux pour les cerveaux car à l’origine de certains cas de maladie de Parkinson.

L’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) a identifié 16 produits chimiques associés très probablement à l’apparition de la maladie de Parkinson. Pour en arrriver à ce résultat, les auteurs ont analysé les études publiées dans ce domaine entre 1990 à 2015. Certains sont utilsés en recherche pour service de modèle de maladie de Parkinson en s’attaquant spécifiquement aux neurones de la dopamine (MPTP, 6-OHDA), d’autres sont des pesticides et insecticides (ex paraquat, roténone) qui détruisent les neurones en produisant des radicaux libres. La roténone agit en particulier sur les mitochondries.

En voici la liste :

  • Methyl-4-Phenyl-1,2,3,6-Tetrahydropyridine (MPTP, toxine synthétique )
  • Roténone (pesticide)
  • 6-hydroxydopamine (6-OHDA)
  • Paraquat (herbicide)
  • Manganèse
  • Amphétamine (psychostimulant)
  • Carbamate (pesticide)
  • Isoquinoline/salsolinol
  • Organochlorine (pesticide utilisé dans le DDT)
  • Organophosphate
  • 1-trichloromethyl-1,2,3,4-tetrahydro-betacarboline
  • Carbolinium
  • Particules (pollution atmosphérique)
  • Pyréthroide (pesticide)
  • Polychlorinated biphenyls
  • Fungal
  • Haloperidol (antipsychotique)

Un des plus vieux pesticides associé à la maladie de Parkinson

Une étude de 2016 démontre le lien entre un pesticide (heptachlor) et le développement de la maladie de Parkinson. L’heptachlor, utilisé en agriculture pour protéger les cultures de maïs, fut retrouvé dans des produits laitiers dans les années 1980. Sa production et sa vente sont maintenant interdites.

Ces travaux sont basés sur les données provenant de 449 hommes américano- japonais suivis pendant plus de 30 ans, jusqu’à leur décès.

Les scientifiques ont découvert des traces d’heptachlor dans le cerveau de 90 % des personnes qui avaient consommé le plus de lait. Le pesticide a également été retrouvé chez 63 % de ceux qui n’en buvaient jamais.

Les personnes qui buvaient plus de deux verres de lait par jour au début de l’étude avaient une perte de 40 % de neurones de la substance noire, comparées aux hommes qui consommaient moins de deux verres. La substance noire est une partie du cerveau qui est détruite dans la maladie de Parkinson.

Etrangement, cette association n’est pas retrouvée chez les buveurs de lait qui, par ailleurs, étaient fumeurs. Cette observation confirme l’hypothèse que la nicotine possède un rôle protecteur dans la maladie de Parkinson.

Cette association entre le pesticide et la maladie de Parkinson ne signifie pas nécessairement qu’il existe un lien de cause à effet.

Source: Abbott RD et coll.Midlife milk consumption and substantia nigra neuron density at death.Neurology. 2015 Dec 9.

Pesticides: les viticulteurs particulièrement exposés à leurs effets délétères

Les chercheurs de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) ont analysé les données de 900 viticulteurs âgés de 40 et 50 ans pendant une période d’un an.

Leurs résultats démontrent que les viticulteurs exposés aux pesticides et aux fongicides voient leurs fonctions cognitives (mémoire, attention) se dégrader plus vite, comparés aux autres agriculteurs. Cette dégradation des fonctions cognitives apparaît nettement chez les viticulteurs exposés à plusieurs produits simultanément. Source : Occupational and Environmental Medicine.

Le lien entre pesticides et solvants et maladie de Parkinson confirmé confirmé par une étude de 2003

Une méta-analyse de 2013 regroupant de plus de 100 études  montre que l’exposition aux pesticides, désherbants et solvants est associée à un risque plus élevé de maladie de Parkinson.

Cela concerne notamment l’exposition au paraquat (herbicide) ou aux fongicides manèbe et le mancozèbe, avec un risque multiplié par deux.

« Nous ne savons pas quelle voie d’exposition (inhalation, absorption par la peau) affecte le risque de Parkinson », a déclaré Dr. Cereda, médecin à l’hôpital de Pavie en Italie.

«Toutefois, notre étude suggère que le risque augmente avec le dose et la durée de l’exposition.»

Source : Exposure to pesticides or solvents and risk of Parkinson disease. Neurology, mai 2013.

France : La maladie de Parkinson reconnue maladie professionnelle chez les agriculteurs

En 2012, la maladie de Parkinson a été reconnue maladie professionnelle chez les agriculteurs qui vont pouvoir être pris en charge à 100%  et indemnisés en cas  de maladies. La raison est l’utilisation de pesticides par cette catégorie professionnelle, dont la manipulation à long terme augmente le risque de maladie de Parkinson.

La condition pour bénéficier de ce remboursement est  de justifier d’une certaine durée d’exposition (10 ans en l’occurrence) et d’un certain taux d’incapacité, à savoir au moins 25%.

Les solvants industriels augmentent le risque de maladie de Parkinson

Les personnes exposées au trichloroéthylène (TCE), présentent un risque multiplié par six de développer la maladie de Parkinson. L’étude de 2012 s’est basée sur l’analyse de 99 paires de jumeaux américains, dont l’un des deux seulement souffrait de la maladie. Cette étude confirme le rôle néfaste des contaminants environnementaux dans la maladie de Parkinson.

Le trichloroéthylène est un solvant utilisé dans le dégraissage à la vapeur, dans le nettoyage à froid de pièces métalliques, dans le nettoyage à sec et dans certains produits à usage domestique. Une exposition élevée peut causer une irritation des yeux et de la gorge, des maux de tête, des nausées, des étourdissements, voire une confusion. Il fait partie depuis 1999 de la liste des substances toxiques par Environnement Canada. Source: Goldman SM et coll. Solvent exposures and parkinson disease risk in twins. Source : Ann Neurol. Novembre 2011.