Il est possible de modifier certains facteurs qui augmentent le risque de démence chez les personnes à risque souffrant de déficit (ou trouble) cognitif léger (DCL), selon une méta-analyse portant sur 62 études.
Parmi les facteurs qui augmentent le risque de développer une démence notons le diabète, le syndrome métabolique, de faibles niveaux d’acides foliques, les symptômes neuropsychiatriques et la dépression. A l’inverse, un régime de type méditérranéen diminue ce risque.
Tous ces facteurs de risque sont dits modifiables, c’est-à-dire que l’on peut agir sur ces facteurs pour les modifier (contrairement à l’âge et aux gènes qui sont des facteurs que l’on ne peut modifier).
« Le principal message est que faire attention à son alimentation et sa santé physique et mentale est la meilleure façon de lutter contre la démence, déclare Claudia Cooper, auteure principale de l’étude et chercheure à l’University College de Londres, qui rajoute que ce sont des mesures de bon sens que les professionnels de santé peuvent facilement mettre en pratique.
Il n’existe pas d’interventions fondées sur des données probantes pour les personnes atteintes de déficit cognitif léger, qui constituent une catégorie de plus en plus importante au fur et à mesure que la population vieillit.
« De plus en plus de gens sont diagnostiqués avec un trouble cognitif léger, et ils forment un groupe très motivé pour réduire leur risque de développer une démence. Donc nous voulions voir quel est le meilleur conseil que nous pourrions leur apporter », a t-elle ajouté.
Les chercheurs ont évalué des études longitudinales qui ont évalué les facteurs de risque modifiables. Parmi les études choisies, 17 étaient des études épidémiologiques et 45 des études cliniques.
Les résultats ont montré que la présence d’un diabète a augmenté de 65% le risque de développer la maladie d’Alzheimer chez les personnes avec un déficit cognitif léger. Fait intéressant, le fait de traiter son diabète a diminué de manière significative le risque de maladie d’Alzheimer, comparé à ceux qui n’étaient pas traités, suggérant que ce facteur de risque peut être modifié.
Les patients qui suivent un régime pauvre en produits laitiers et en viande, mais riche en poissons, fruits et légumes sont moins susceptibles de passer d’un état de déficit cognitif léger à celui d’Alzheimer.
La présence de facteurs neuropsychiatriques ou de faibles niveaux d’acide folique accroissent également le risque de démence. Quant à la présence de symptômes dépressifs, les résultats sont contradictoires.
Enfin, la consommation excessive d’alcool constitue un facteur de risque, contrairement à d’autres facteurs qui n’ont aucune influence néfaste (par ex. hypertension, hypercholestérolémie, tabagisme, consommation modérée d’alcool et faible niveau d’éducation).
Bien que le début d’apparition d’un déclin cognitif léger puisse être retardé chez ceux qui sont plus éduqués (comparés à ceux qui le sont moins), le facteur éducation ne retarde pas l’apparition de la démence une fois un diagnostic de déficit cognitive posé. Cette observation est conforme avec la théorie de la réserve cognitive.
Des questions restent en suspens, notamment celles concernant l’absence d’effets délétères du tabagisme et des symptômes dépressifs.
Source: Cooper C et coll. Modifiable predictors of dementia in mild cognitive impairment: a systematic review and meta-analysis. Am J Psychiatry. 2015 172:323-34.
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