La fluence verbale d’une personne est sa capacité à énoncer des mots durant une période donnée.
Les tests de fluence verbale sont généralement utilisés pour évaluer les capacités cognitives de patients présentant une lésion cérébrale locale ou une maladie neurodégénérative telle que la maladie d’Alzheimer.
Comment se mesure-t-elle ?
La fluence verbale est souvent évaluée lors des tests neuropsychologiques et est un outil précieux pour diagnostiquer et comprendre la progression des troubles cognitifs. Les résultats peuvent aider les professionnels de santé à adapter les interventions en fonction des besoins spécifiques des patients.
La plupart des tests mesurent :
- la fluence verbale sémantique, c’est-à-dire la facilité à nommer le maximum de mots appartenant à une même catégorie (p. ex. : nom de fruits, légumes)
- la fluence orthographique, c’est-à-dire la facilité à nommer des mots commençant par la même lettre.
Ces tests font appel aux fonctions exécutives (fonctions permettant de formuler, planifier une tâche) mais également à la mémoire sémantique (stockage de ses connaissances). Les personnes atteintes de démence ont une fluence verbale réduite. Ainsi, une personne ‘saine’ énoncera environ 18-20 noms d’animaux en une minute, alors qu’une personne souffrant de troubles cognitifs associés ou non à une maladie d’Alzheimer nommera environ 9-17 noms.
Quelle est la différence entre fluence et fluidité verbale ?
La fluence verbale se réfère à la capacité d’un individu à produire des mots et des phrases de manière fluide et efficace. On mesure généralement le nombre de mots qu’une personne peut générer en une période donnée, souvent en une minute.
La fluence verbale est distincte de la fluidité verbale, qui représente le débit verbal. Ainsi, un bon orateur ayant de l’aisance dans l’expression verbale possède une bonne fluidité verbale.
Le trouble de fluidité verbale se traduit par une interruption dans le débit ou le rythme de la parole, tel qu’il est observé dans le bégaiement.
La démence est-elle la seule cause d’une fluence verbale réduite ?
La fluence verbale réduite est un phénomène souvent observé chez certaines populations, notamment chez les personnes atteintes de troubles neurologiques tels que la maladie d’Alzheimer ou d’autres types de démence.
Cependant, elle est majoritairement provoquée par un AVC d’origine ischémique ou hémorragique, un traumatisme crânien, une tumeur cérébrale, entraînant une lésion d’une ou de plusieurs aires du cerveau (aire de Broca, substance blanche, noyau caudé, cortex temporo-pariétal ou aire de Wernicke). La personne sera atteinte alors d’aphasie.
Il ne faut cependant pas confondre l’aphasie, trouble du langage oral et/ou écrit- de la dysarthrie qui est un trouble de l’élocution ayant pour origine une dégénérescence d’un muscle ou de certaines structures cérébrales.
Il existe enfin par un trouble du langage d’apparition lentement progressive, touchant la production et/ou la compréhension du langage. Ce trouble apparaît isolé pendant quelques années et il n’est pas provoqué par un AVC ou une tumeur : c’est l’aphasie progressive.