La mémoire épisodique permet d’encoder, de stoker et de récupérer des souvenirs personnels en tenant compte du contexte spatial et temporel.
La mémoire épisodique peut être par exemple la capacité de se souvenir de ses vacances dans les Alpes l’hiver dernier.
C’est la principale forme de mémoire altérée dans le vieillissement dit pathologique, tel que par exemple la maladie d’Alzheimer.
Les personnes âgées en santé (c’est-à-dire qui ne présentent aucun trouble) ont également une moins bonne mémoire épisodique, par rapport à une personne plus jeune.
Une des raisons est que le sommeil en phase lente, bénéfique pour la consolidation de ce type de mémoire, est plus court chez la personne âgée
Une personne qui présente un déficit de mémoire épisodique a du mal à enregistrer une information, à la stocker et à la restituer.
Lire l’article sur la mémoire pour approfondir les notions d’encodage, de stockage et de récupération.
Voici les différents signes :
- effectue involontairement plusieurs fois le même achat dans la journée;
- répète la même question;
- ne sait plus qui elle vient de rencontrer;
- ne se souvient plus de l’endroit où elle a garé sa voiture, rangé ses clés, son portefeuille etc;
- finit par ne plus se souvenir de ce qu’elle a oublié.
Le cas du patient H.M.
Les connaissances sur le mémoire épisodique ont pris un grand essor avec la cas du patient Henry Molaison (1926-2008), connu sous les intiales H.M., grâce à qui il été permis de distinguer les origines de la mémoire dans le cerveau. Henry Molaison souffrait de graves crises d’épilepsie. En 1953, des chirurgiens ont prélevé une section de tissu de la taille d’un pouce de chaque côté de son cerveau. Les crises ont diminué, mais par la suite Molaison souffrait d’une amnésie permanente. Il pouvait se souvenir de certaines choses – des scènes de son enfance et des événements historiques survenus avant son opération – mais il était incapable de former de nouveaux souvenirs. S’il rencontrait quelqu’un qui quittait ensuite la pièce, en quelques minutes, il n’avait aucun souvenir de la personne.
La chercheuse Brenda Milner a étudié son cas et a montré que son lobe temporal (dont une partie avait été prélevée lors de la chirugie) ne lui permettait plus d’acquérir de nouveaux souvenirs, tout en préservant les souvenirs et autres fonctions cognitives qui étaient antérieurs à son opération.
Pourquoi faut-il consulter un médecin ?
Les personnes âgées dont on suspecte un trouble cognitif léger ou une démence (ex. maladie d’Alzheimer) se plaignent le plus souvent de pertes de mémoire épisodique.
L’évaluation de la mémoire épisodique est aussi nécessaire après un traumatisme crânien ou des troubles de mémoire suite à un mini-AVC.
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Que se passe-t-il dans le cerveau ?
Un bon fonctionnement de la mémoire épisodique repose sur un bon fonctionnement de l’hippocampe, une structure du cerveau impliquée dans la mémoire et l’apprentissage. Ce dernier fait partie d’un réseau appelé circuit de Papez situé dans le système limbique.
Chez une personne âgée en bonne santé, il y un défaut d’encodage, c’est-à-dire un mauvaise mémorisation d’une nouvelle information captée par les organes des sens., du fait notamment d’une baisse de l’attention. Les stratégies de récupération de l’information sont également moins efficaces. Il n’existe en revanche peu de déficit de stockage de l’information.
Chez une personne présentant les premiers signes d’un déficit cognitif léger, voire d’une maladie d’Alzheimer, l’hippocampe est endommagé, entraînant un déclin marqué de la mémoire épisodique.
Comment évaluer la mémoire épisodique ?
Le médecin recense les antécédents médicaux et l’historique de la plainte du patient, et recherche des symptômes fréquemment rencontrés chez le patient âgé : perte nutritionnelle, apathie, troubles de la posture, douleurs, etc.
Il teste sa capacité à se situer dans le temps et l’espace.
Le patient peut alors effectuer un test (par exemple le Questionnaire de Mac Nair) qui lui permet d’apprécier la manière dont il perçoit la qualité de sa mémoire dans sa vie quotidienne.
Le médecin s’assure que ses capacités de jugement, déraisonnement, visuelles, spatiales sont intactes avant de lui faire passer un test plus spécifique d’évaluation de la mémoire épisodique.
Il existe des tests plus ou moins spécifiques d’évaluation de la mémoire qui sont:
- L’échelle Clinique de Mémoire de Wechsler.
- La batterie d’efficience mnésique de Signoret.
- Le California Verbal Learning Test.
- L’épreuve de Grober et Buschke.
- Evaluation des plaintes mnésiques