La réserve cognitive fait référence à la capacité d’un cerveau adulte à mieux faire face à des lésions cérébrales, afin de maintenir un niveau fonctionnel relativement préservé.
Cette hypothèse (qui n’est pas admise de tous) se base sur le fait que la gravité de l’atteinte cérébrale n’est pas proportionnelle à la sévérité des déficits qui lui sont associés.
D’une manière générale, les résultats de recherche indiquent qu’une plus grande réserve cognitive retarde les symptômes associés aux maladies neuro-dégénératives.
Le rôle de la réserve cognitive sur le déclin cognitif chez les patients âgés
Une réserve cognitive élevée peut réduire le risque de déclin cognitif, selon une étude publiée dans Neurology qui a rapporté l’effet positif de la réserve cognitive sur la fonction cognitive globale, la mémoire épisodique et la mémoire de travail, même après avoir pris en compte les pathologies cérébrales.
L’échantillon de l’étude comprenait 1697 patients (âge moyen, 79,6 ans ; 75,7% de femmes) sans démence, dont 648 patients atteints de pathologies cérébrales. Les participants ont été classés en 3 groupes, avec 560 patients dans le groupe de réserve cognitive (RC) la plus faible, 560 dans le groupe de RC moyenne et 577 dans le groupe de RC la plus élevée.
Les résultats indiquent que la réserve cognitive la plus élevée était associée à un risque moindre maladie d’Alzheimer (- 34%) et d’infarctus cérébral (-53%).
Les résultats soulignent l’importance des activités éducatives et mentalement stimulantes tout au long de la vie pour préserver la fonction cognitive en fin de vie.
Li X, Song R, Qi X, et al. Influence of cognitive reserve on cognitive trajectories: role of brain pathologies. Neurology. Published online September 7, 2021.
Des résultats confirmés dans une autre étude
Les personnes très instruites avec un déficit cognitif léger -considéré comme un stade pré-Alzheimer- arrivent à mieux faire face à la progression de la maladie d’Alzheimer, comparées à celles ayant un faible niveau d’éducation.
La raison invoquée de cette différence est la présence d’une réserve cognitive chez ces personnes instruites mise en évidence par la tomographie par émission de positons (TEP) et qui se traduit par une activité métabolique accrue des neurones.
« Cette étude fournit un nouvel éclairage sur les mécanismes fonctionnels qui interviennent dans les premiers stades de la maladie d’Alzheimer», a déclaré Silvia Morbelli, médecin et auteur principal de l’étude.
Dans l’étude, 64 patients au stade pre-Alzheimer et 90 sujets témoins ont été divisés en deux sous-groupes: 1) un sous-groupe avec un faible niveau d’éducation et 2) un sous-groupe avec un haut niveau d’instruction. Le métabolisme du cerveau a été comparé entre d’une part les groupes contrôle éduqués ou non, et d’autre part des groupes de patients instruits ou non.
Une activité métabolique plus élevée a été observée dans le cortex préfrontal chez les patients instruits atteints de la maladie d’Alzheimer.
Source: Metabolic Networks Underlying Cognitive Reserve in Prodromal Alzheimer Disease: A European Alzheimer Disease Consortium Project. The Journal of Nuclear Medicine, 2013