Le cerveau et la motricité sont étroitement liés, formant un duo dynamique qui nous permet d’accomplir des actions complexes. Notre cerveau est le chef d’orchestre de notre corps, envoyant des signaux électriques à travers les neurones pour coordonner chaque mouvement que nous faisons.
Lorsque nous décidons de bouger intentionnellement, notre cerveau envoie des impulsions électriques aux muscles appropriés pour les activer. Il surveille également en permanence notre équilibre et ajuste notre posture afin que nous puissions maintenir une stabilité optimale lors de nos déplacements.
Cerveau et motricité : anatomie d’un réseau hiérarchisé
Le contrôle des mouvements met en jeu un réseau hiérarchisé et interelié comprenant:
- l’aire motrice du lobe frontal;
- les noyaux gris centraux situés à l’intérieur des hémisphères cérébraux;
- le tronc cérébral;
- le cervelet.
Profil de la moitié droite d’un cerveau humain
Source: banque de cerveaux du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas (Montréal, Canada).
1. Aire motrice
- Constitue le niveau le plus élevé du réseau (en relation directe avec les ganglions de la base, le cervelet et le tronc cérébral)
- Initie l’activation des muscles (mouvements volontaires inconscients)
- Contrôle les mouvements volontaires conscients très précis des mains et des doigts (agit directement avec la moelle épinière)
- Rôle primordial dans l’apprentissage de diverses habiletés motrices
2. Les noyaux gris centraux (invisibles sur la photo)
- En étroite relation avec l’aire motrice
- Régule le tonus et ajuste les mouvements volontaires inconscients en modulant leur puissance et leur direction
- Aide à la réalisation de mouvements complexes
- Participent à l’acquisition des habiletés motrices
3. Tronc cérébral
- Relie le cerveau à la moelle épinière
- Assure le tonus du corps nécessaire à la station debout
- Impliqué dans le contrôle des mouvements oculaires et faciaux
- Intervient dans les régulations physiologiques (respiration, pression artérielle…)
4. Le cervelet (du latin cerebellum signifiant ‘petit cerveau’)
- En étroite relation avec l’aire motrice et le tronc cérébral
- Module et coordonne les mouvements volontaires initiés par l’aire motrice afin que ceux-ci soient correctement accomplis (en particulier les mouvements rapides)
- Rôle dans le maintien de l’équilibre et de la posture
- Rôle dans l’apprentissage et l’acquisition de diverses habiletés motrices
Ce réseau (et en particulier les noyaux gris centraux) de neurones du cerveau intervient non seulement dans le contrôle de la motricité mais aussi dans l’apprentissage et l’acquisition d’habiletés motrices: par exemple taper dans une balle, passer une vitesse, utiliser une cuillère…
Nous dirons que ce réseau est impliqué dans le fonctionnement de la mémoire dite implicite [1].
Contrairement à la mémoire explicite, la mémoire implicite est préservée lors du vieillissement cérébral normal ainsi que chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Elle est en revanche perturbée dans certaines maladies ayant pour cause la destruction des noyaux gris centraux (telles que la maladie de Huntington ou la maladie de Parkinson).
Notes
1 La mémoire implicite s’oppose à la mémoire explicite (ou mémoire déclarative) impliquant le système limbique et faisant appel à des événements particuliers.
Pour résumer:
Mémoire implicite = mémoire « motrice du savoir-faire »
Mémoire explicite = mémoire « intellectuelle du savoir-dire ».
Le rôle du cerveau dans la motricité est donc essentiel. Grâce à ses différentes régions et connexions, il coordonne nos mouvements de manière fluide et précise. L’aire motrice, le cervelet et les voies nerveuses sont autant d’éléments clés qui travaillent en harmonie pour nous permettre de bouger avec aisance.