«Alzheimer: quels sont les premiers symptômes?»Voir la réponse »
La maladie se manifeste généralement par des pertes de mémoire (mémoire épisodique ) qui dans la vie de tous les jours peuvent paraître bénignes : égarer ses clés, oublier d’éteindre le four, oublier son code d’accès à son immeuble… Le malade minimise ces oublis et fait du déni.
Ces pertes de mémoire s’accompagnent d’une désorientation dans le temps et l’espace : le malade ne se souvient plus de la date du jour et se perd dans son quartier. Il a des difficultés à fixer le nom des lieux qui lui sont inhabituels.
Des troubles du comportement, insidieux, car difficilement détectables par le proche, sont également observés au début de la maladie : anxiété inhabituelle, désintérêt progressif, état dépressif . L’apparition d’un état dépressif n’est pas nécessairement synonyme de maladie d’Alzheimer chez une personne âgée. Le médecin devra alors déduire si cet état dépressif est provoqué par la perte de mémoire ou une réelle dépression réelle.
Généralement un traitement avec un antidépresseur permet de savoir si les symptômes dépressifs sont reliés ou non à un début de démence.
«Le traumatisme crânien augmente t-il le risque d’avoir une démence ?»Voir la réponse »
La réponse à cette question demeurait jusqu’ici incertaine en raison principalement de l’absence d’archives médicales précises qui ne permettait pas une interprétation solide des résultats.
Une récente étude épidémiologique américaine suggère qu’un traumatisme survenant vers l’âge de 20 ans augmente le risque de développer une démence [1], 50 ans plus tard.
Les résultats de cette étude indiquent que la probabilité de développer une démence est deux fois plus élevée chez ceux qui ont été victimes d’un traumatisme crânien que chez ceux qui n’avaient aucun antécédent traumatique [2].
De plus, cette probabilité semble proportionnelle à la sévérité du traumatisme : les traumatismes crâniens avec perte de conscience ou amnésie de plus de 24 heures, multiplie par 4 le risque de démence future (par rapport aux traumatismes plus légers). Les auteurs ont éliminé toute influence significative des facteurs héréditaires et environnementaux.
Ces résultats sont en accord avec l’idée que la maladie d’Alzheimer est une maladie de type « chronique » (maladie d’évolution lente qui se développe insensiblement sur des années). Ils confortent l’hypothèse que certains facteurs -tel qu’un traumatisme crânien- peuvent entraîner et déclencher précocement un dysfonctionnement des neurones (source: Neurology, 55, 1158-1166, 2000).
Notes
2 85 à 90% des démences sont dues soit à une maladie d’Alzheimer (appelée démence de type Alzheimer ou DTA), soit à un syndrome lacunaire (appelée démence par infarctus multiples ou DIM), soit à une forme mixte des deux maladies (appelée démence mixte).
3 Les résultats portent sur un échantillon de 1776 vétérans de la 2ème guerre mondiale. Sur 548 hommes remplissant les critères de traumatisme crânien, 28 ont développé une démence (dont 17 de type Alzheimer) tandis que sur 1228 hommes n’ayant subi aucun traumatisme, 26 ont développé une démence (dont 18 de type Alzheimer).