Indications
Le pergolide est precrit dans le traitement des symptômes de la maladie de Parkinson. Le pergolide peut être prescrit seul au stade précoce de la maladie, ou en association avec la lévodopa (on dit alors que le pergolide est un adjuvant).
Substance active | Noms commerciaux |
Mésylate de pergolide | Permax®, Celance® |
Comment fonctionne le pergolide ?
Le pergolide a la propriété de stimuler les récepteurs de la dopamine en mimant les effets de cette dernière : on dit qu’il est un agoniste dopaminergique (voir les articles sur le pramipexole, la bromocriptine et le ropinirole.
L’association du pergolide à la lévodopa permet de réduire les complications motrices accompagnant un traitement prolongé à la levodopa.
Posologie
Dose initiale : 0,05 mg deux fois par jour
Dose habituelle: 2,25 mg/jour
Il n’est pas recommandé d’utiliser une dose supérieure à 5 mg/jour.
La dose de pergolide doit être augmentée progressivement lorsque ce médicament est associé à la lévodopa. La dose de lévodopa peut être diminuée de 10 à 30%.
Effets indésirables les plus fréquents (fréquence en % versus groupe placebo)
Nausées (32% vs 6%), vertiges (13% vs 2%), vomissements, constipation, anorexie, diarrhée, mouvements anormaux, hallucinations, confusion, anxiété, somnolence (15% vs 6%), insomnie (9% vs 2%) syncope, hypotension orthostatique, dyspnée (difficulté respiratoire), oedème.
Un surdosage peut conduire aux symptômes suivants: vomissements, hypotension, agitation, hallucinations, palpitations. Les cas cliniques sont cependant très rares.
Contre-indications/Mises en garde/Précautions d’emploi
Le pergolide est contre-indiqué chez les patients ayant une hypersensibilité à ce médicament.
Le pergolide doit être prescrit avec précaution (voire contre-indiqué) chez les patients (liste non exhaustive):
– traités aux anti-hypertenseurs, aux neuroleptiques anti-émétiques (par ex. métoclopramide) ou antipsychotiques (sauf clozapine).
– Ayant des troubles du rythme cardiaque.
Les patients traités au pergolide doivent conduire avec prudence, car ce médicament peut provoquer une somnolence et des vertiges.
L’association pergolide/lévodopa augmente le risque d’hallucinations et de confusion.
Efficacité
La lévodopa est le médicament le plus utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson. Elle traverse la barrière hémato-encéphalique (une paroi qui sépare le cerveau du sang) pour se rendre dans le cerveau où elle est convertie en dopamine. Cette conversion en dopamine explique certainement ses effets atténuants sur les symptômes parkinsoniens. Bien que la lévodopa améliore les symptômes moteurs chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, un traitement de plus de 5 ans provoque des complications motrices sévères (akinésie, effets « on-off », dyskinésies), probablement dues à la sévérité des troubles moteurs et la durée du traitement par la lévodopa. Ces complications motrices peuvent être atténuées, pendant environ 3 ans, par une classe de médicaments appelés agonistes dopaminergiques. Ces médicaments sont la bromocriptine, la cabergoline, le lisuride, le pergolide, le piribédil, le pramipexole, le ropinirole et la rotigotine.
De récentes études utilisant des protocoles comparables ont permis de comparer de manière rigoureuse l’efficacité des agonistes dopaminergiques. Les essais cliniques pris en compte ont duré de 3 à 12 mois et répondent à des critères d’inclusion stricts : essais randomisés à double insu versus placebo ou lévodopa. La durée minimale (3 mois) et maximale (12 mois) de traitement se justifie respectivement par le besoin de parvenir à un équilibre posologique et par le fait d’éviter les biais liés à l’évolution de la maladie. L’âge moyen des malades – en majorité des hommes – se situe autour de 60 ans.
L’efficacité est mesurée par la variation du score de l’Unified Parkinson’s Disease Rating Scale* (UPDRS en abrégé) entre le groupe traité avec le médicament (avec ou sans lévodopa) et le groupe placebo (avec ou sans lévodopa). Plus la différence est élevée, plus le médicament est efficace.
* Unified Parkinson’s Disease Rating Scale. Echelle évaluant la sévérité de la maladie de Parkinson. Elle comprend quatre aspects: état mental, comportement et humeur; activités de la vie quotidienne; état moteur et complications du traitement. Les patients traités avec un agoniste dopaminergique ont moins de risque de développer des dyskinésies (-49%), une dystonie (-36%) et des fluctuations motrices (-25%) que ceux traités seulement avec la lévodopa. La variation des scores de l’UPDRS est la suivante : pergolide (5,9 variation entre groupe traité et groupe placebo); piribédil (7,3); pramipexole (6); ropinirole (4,7) et rotigotine (5,3).
Effets indésirables. Les oedèmes constituent les effets indésirables les plus fréquents (+268%), suivis de la somnolence (+49%), constipation (+59%), vertiges (+45%), hallucination (+69%) et des nausées (+32%). Ces effets sont liés aux propriétés dopaminergiques de ces médicaments. La fréquence des interruptions de traitements due aux effets secondaires est deux fois et demie plus élevée chez ceux traités avec ces médicaments, comparée au groupe contrôle.
Ratio efficacité/tolérance. Ce ratio reflète le rapport entre le bénéfice que procure le médicament et le risque encouru par le patient. Le meilleur score est obtenu avec le piribédil, suivi du pramipexole, pergolide, rotigotine et ropinirole. En conclusion, bien que ces médicaments présentent une efficacité comparable, le piribédil est le médicament produisant le moins d’effets indésirables (en particulier les nausées) et ayant le meilleur ratio efficacité/tolérance.
Actualités
Juin 2011. Le médicament pergolide (Celance, laboratoires Lilly) utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson a été retiré du marché car il serait responsable de valvulopathies cardiaques (atteintes des valves cardiaques; valve : partie du cœur séparant les différentes cavités et empêchant le sang de refluer dans le mauvais sens).
La communauté médicale recommande aux patients de ne pas arrêter brutalement leur traitement sans l’aval de leur médecin.
Cette annonce fait suite au retrait des médicaments contenant du pergolide par le gouvernement américain.
En France, les patients traités au Celance doivent subir régulièrement une échocardiographie de surveillance de l’état des valves cardiaques. Entre 500 et 1.200 patients étaient encore sous traitement avec Celance en 2011.
Publications
Bonuccelli U et al. Pergolide in the treatment of patients with early and advanced Parkinson’s disease. Clin Neuropharmacol. 25:1-10, 2002.
Bonuccelli U. Comparing dopamine agonists in Parkinson’s disease. Curr Opin Neurol. 2003 16, 1:S13-9.
Compendium of Pharmaceuticals and Specialties. The Canadian Drug Reference for Health Professionals. Canadian Pharmacists Association. 2005
Stowe RL. Dopamine agonist therapy in early Parkinson’s disease. Cochrane Database Syst Rev. 2008 Apr 16;(2):CD006564.
Jankovic J, Stacy M. Medical management of levodopa-associated motor complications in patients with Parkinson’s disease. CNS Drugs. 2007;21(8):677-92.
Gallagher DA, Schrag A. Impact of newer pharmacological treatments on quality of life in patients with Parkinson’s disease. CNS Drugs. 2008;22(7):563-86.
Pour de plus amples informations sur ce médicament, veuillez contacter votre médecin ou votre pharmacien.Cet article doit être considéré comme une information et un outil de formation et non comme une consultation médicale; laquelle relève, stricto sensu, d’une relation individuelle avec un professionnel patenté et selon les règles en vigueur dans le pays.