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  1. Leucoaraïose

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    La leucoaraïose se refère à des modifications de la substance blanche observées fréquemment chez les patients âgés victimes d’un accident vasculaire cérébral, atteintes d’hypertension, de démence vasculaire, de troubles de l’humeur ou de la démarche.

    Le terme leucoaraïose a été inventé en 1986 par Hachinski, Potter et Merskey pour décrire une raréfaction (« araiosis ») de la substance blanche (leuco) située autour des ventricules.

    Ces modifications sont observées grâce à des techniques d’imagerie cérébrale telle que l’imagerie par résonance magnétique ou la tomodensitométrie.

    La leucoaraïose n’est pas spécifique d’une pathologique précise. Elle apparaît fréquemment chez les patients âgés victimes d’un accident vasculaire cérébral d’origine ischémique, mais aussi chez ceux souffrant d’hypertension, de démence vasculaire, de claudication intermittente ou de troubles de l’humeur.

    Plusieurs infarctus de petits vaisseaux situés dans la substance blanche sous-corticale peuvent être à l’origine de l’affection. Les patients peuvent développer un syndrome de démence sous-corticale.

    On estime que la quasi-totalité des patients avec démence vasculaire (et environ 30 à 50% des patients Alzheimer) présentent une leucoaraïose.

    Elle est également associée chez les individus avec :

    • une maladie rénale chronique,
    • un syndrome métabolique,
    • une rétinopathie,
    • une maladie coronarienne,
    • des niveaux élevés d’homocystéine,
    • de faibles niveaux de vitamine B12 et
    • des niveaux élevés de protéine C réactive (un marqueur de l’inflammation).
    • Diabète

    L’imagerie cérébrale indique une réduction du nombre d’axones (prolongements des neurones) et une neuroinflammation.

    Lésions de la substance blanche (flèches bleues; coupe frontale de cerveau humain)

    Le cortex préfrontal serait particulièrement sensible à la leucoaraïose qui semble diminuer la vitesse de traitement de l’information chez l’individu.

    Enfin, la leucoaraïose est associée à un risque accru d’AVC ischémique et d’hémorragie cérébrale, mais aussi de déclin cognitif et de troubles de la démarche et de la fonction motrice, qui sont des caractéristiques cliniques de la démence vasculaire sous-corticale.  Jusqu’à 80 % des patients avec de la leucoaraïose présentent des troubles de la démarche.

    Le risque de démence augmente avec la gravité de la leucoaraïose.

    La leucoaraïose pourrait être due à une mauvaise irrigation de la substance blanche irriguée par les vaisseaux. Cette mauvaise irrigation est cependant  insuffisante pour créer une ischémie.

    Facteurs de risque

    • L’âge,
    • le sexe féminin,
    • l’hypertension,
    • les maladies cardiaques,
    • le diabète de type 2,
    • l’obésité abdominale,
    • l’hyperlipidémie,
    • l’hyperhomocystéinémie,
    • la sténose carotidienne,
    • l’usage du tabac,
    • l’alcoolisme,
    • les maladies rénales chroniques.

    Certaines études ont mis en évidence une association entre la leucoaraïose et la dépression. Les patients atteints de leucoaraïose est varié et comprend des déficits moteurs, des chutes fréquentes, le parkinsonisme et le syndrome pseudobulbaire.

    Classification de la leucoaraïose

    La classification de Fazekas est l’une des plus utilisées. en pratique clinique et en recherche. Elle distingue les lésions périventriculaires (autour d’un ventricule) des lésions profondes et sous-corticales. Il existe 3 grades en fonction de la gravité des lésions.

    Grade 1 : lésions minimes en formes de points (punctiformes) ou de lignes. Elles sont isolées ou groupées et font moins de 20 mm.

    Grade 2 : lésions modérées (lésions solitaires et zones plus intenses de moins de 20 mm de diamètre).

    Grade 3 : lésions sévères (lésions solitaires avec des zones plus intenses de plus de 20 mm de diamètre).

    Cette classification distingue les atteintes périventriculaires et profondes.

    Conclusions

    La leucoaraïose est un facteur de risque important d’AVC ischémique ainsi que de troubles neurologiques et cognitifs.

    La leucoaraïose est un facteur de risque d’AVC récurrent.

    Les patients atteints de leucoaraïose nécessitent donc des soins particuliers.