La mémoire de travail est la mémoire à capacité limitée qui permet de garder des information en mémoire quelques secondes. Par exemple, retenir par oral un numéro de téléphone avant de le composer ou se souvenir de l’objet que l’on doit aller récupérer lorsque l’on descend à la cave.
Elle travaille avec des « auxiliaires » qui permettent le stockage d’informations spatiales et verbale, la manipulation d’images mentales et la gestion des doubles tâches. Elle intervient dès lors qu’un contrôle et un partage de l’attention sont requis par les demandes de l’environnement.
Selon le modèle proposé par le scientifique Alan Baddeley (université de Cambridge), cette forme de mémoire comprend un système central de gestion des ressources de l’attention (administrateur central) et des sous-systèmes de maintien et de de traitement impliqué dans l’enregistrement de l’information verbale (boucle phonologique) et visuo-spatiale. C’est l’administrateur central qui est déficitaire dans la maladie d’Alzheimer.
Pour résumer:
Une boucle pholnologique qui maintient l’information verbale (p. ex j’enregistre verbalement un numéro de tétélphone)
Un système visuel et spatial qui a les même caractéristiques que la boucle phonologique mais qui est chargé d’enregistrer les informations visuelles et spatiales.
Un administrateur central qui est chargé de porter une attention à l’information.
Commentaires fermés sur Mémoire de travail : est-il utile de l’entraîner ?
Qu’est-ce-que la mémoire de travail ?
La mémoire de travail est une des formes de mémoire (aussi appelée mémoire à court terme) gardant temporairement (quelques secondes) une information avant qu’elle ne soit utilisée pour exécuter une tâche. Par exemple :
– se souvenir d’un numéro de téléphone avant de le composer sur le cadran du téléphone, – comprendre une phrase parlée pendant une conversation, – résoudre un problème arithmétique (la mémoire de travail va stocker le résultat d’un calcul avant que le ‘cerveau’ calcule l’étape suivante du problème).
Mémoire de travail et vieillissement
Les capacités de stockage et de traitement des informations verbales et symboliques (mots, chiffres, lettres, syllabes) sont préservées lors du vieillissement. En revanche, il y aurait un déficit dans la gestion et la coordination des différentes opérations intervenant dans la mémoire, mécanisme qui nécessite une bonne attention (les personnes âgées ont généralement une moins bonne attention). Les performances âgées auraient également une moins bonne capacité à inhiber des informations non pertinentes.
Est-il utile d’entraîner sa mémoire de travail ?
Oui!, selon une étude réalisée chez des adultes en bonne santé mentale (Nature Neuroscience, 7:75-79. 2004), il apparaît possible d’améliorer la performance de sa mémoire de travail par un entraînement assez intensif.
Ces résultats pourraient être d’un grand intérêt car une meilleure mémoire de travail contribuerait à accroître l’aptitude à raisonner, à résoudre des problèmes et à apprendre.
De plus, cette étude conforte l’idée que le cerveau s’use – et donc perd de ses capacités – si l’on ne s’en sert pas.
Que dit l’étude ?
Dans cet article, les chercheurs ont entraîné pendant 5 semaines des adultes avec différents exercices de mémoire de travail (voir figure 1).
L’activité du cerveau de chaque participant a été mesurée avant, pendant et après l’entraînement en utilisant l’imagerie fonctionnelle par résonance magnétique.
Parallèlement, l’effet d’un entraînement sur la performance de la mémoire de travail a été évalué en utilisant une série de tests neuropsychologiques.
L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF) est utilisée pour mesurer les changements métaboliques qui apparaissent dans une région du cerveau et qui traduisent le changement d’activité des neurones de cette région.
Les tests neuropsychologiques incluent le ‘span board task’ (un test de mémoire visuelle et spatiale), le ‘Raven’s Advanced Progressive Matrices’ (un test de raisonnement non verbal) et le ‘digit span task’ (un test de mémoire de travail verbale).
Figure 1 – Exercice de mémoire
Etape 1. Cinq cercles rouges sont successivement présentés (sur un écran d’ordinateur) dans cinq grilles 4×4 différentes (un cercle par grille). Chaque grille est présentée durant 0.9 sec et avec un intervalle de 0.5 sec entre deux grilles. Une grille vierge est présentée pour préparer le participant à répondre.
Etape 2. Le participant indique ensuite la localisation et l’ordre d’apparition de chaque cercle dans chaque grille en cliquant sur l’écran. L’étape 2 dure 12 sec. Dans cette expérience, le premier jour d’entraînement commence avec une séquence de deux grilles. Il y a 18 jours d’entraînement espacés sur cinq semaines.
Vous pouvez effectuer ce test à votre convenance.
Résultats
Les exercices d’entraînement améliorent significativement la performance de la mémoire de travail des participants.
Cette amélioration s’accompagne d’une augmentation (en rouge sur figure 2) de l’activité du lobe pariétal de l’hémisphère droit et gauche (1) et du lobe frontal de l’hémisphère gauche (2).
Figure 2 – Les lobes pariétal et frontal
Les auteurs de cette étude soulignent qu’en revanche la pratique routinière d’un même exercice perd de son efficacité.
Ces résultats suggèrent que nous pouvons entraîner notre mémoire, du moins la mémoire de travail, à la manière d’un athlète qui améliore (et maintient) sa performance grâce à une préparation physique intensive ! Nous ne pourrions que conseiller aux jeunes retraités, ainsi qu’à leurs parents (pourquoi pas ?), de pratiquer régulièrement ce type d’exercice, afin de garder leur cerveau en bonne santé et, ainsi, de mieux le protéger d’une éventuelle maladie.