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  1. Statines

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    Les statines sont une classe de médicaments utilisés pour abaisser le taux de cholestérol sanguin. Pour ce faire, elles bloquent l’action d’une enzyme dans le foie (appelée HMG-CoA réductase) qui est nécessaire à la fabrication du cholestérol.

    L’hypercholestérolémie caractérisées par des taux sanguins de c-LDL (cholestérol-low density lipoprotein) supérieurs à 2 g/l (ou 5 mmol/l).

    Les statines bloquent la production de mauvais cholestérol (LDL cholestérol), réduisant ainsi les plaques d’athérome.

     

    Le cholestérol est nécessaire au fonctionnement normal des cellules et du corps, mais des taux très élevés peuvent conduire à l’athérosclérose, une maladie au cours de laquelle des plaques contenant du cholestérol s’accumulent dans les artères et bloquent la circulation sanguine.

    Les principales statines commercialisées sont : atorvastatine, cérivastatine, fluvastatine, lovastatine, mévastatine, pitavastatine, pravastatine, rosuvastatine et simvastatine.

    L’atorvastatine et la rosuvastatine sont les plus puissantes, tandis que la fluvastatine est la moins puissante. Ces médicaments sont vendus sous plusieurs noms de marque différents, notamment:

    • Lipitor (atorvastatine)
    • Pravachol (pravastatine)
    • Crestor (rosuvastatine)
    • Zocor (simvastatine)
    • Lescol (fluvastatine)
    • Vytorin (une association de simvastatine et d’ézétimibe)

    Comment fonctionnent-elles ?

    Les statines inhibent l’hydroxyméthylglutaryl (HMG) CoA réductase, une enzyme limitante pour la synthèse hépatique du cholestérol et qui stimule l’activité des récepteurs LDL (le ‘mauvais’ cholestérol).

    En réduisant le taux de cholestérol sanguin, les statines réduisent le risque de douleur thoracique (angor), de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.

    Les patients commencent souvent un traitement par statine pour abaisser leur taux de cholestérol de moins de 5 millimoles par litre (mmol / L), ou de 30 à 60%. La posologie peut être augmentée si cet objectif n’est pas atteint.

    Le traitement par statines se poursuit généralement même après que le taux de cholestérol cible est atteint pour assurer une protection contre l’athérosclérose.





    Indications

    Les statines peuvent être prescrites dans les cas suivants :

    • Maladies liées à l’athérome telles que les maladies cardiaques , les accidents vasculaires cérébraux et l’athérosclérose.
    • Diabète qui augmente le risque de développer une maladie liée à l’athérome.
    • Taux de cholestérol LDL élevé à 190 milligrammes par déciltre (mg / dL) ou plus.
    • Risque de maladie cardiovasculaire sur 10 ans de 7,5% ou plus.

    Un taux de cholestérol élevé est la raison la plus courante pour laquelle une personne se voit prescrire des statines. Cependant, ces médicaments réduisent également le risque de maladies cardiaques en prévenant l’athérosclérose.

    Des plaques d’athérosclérose peuvent encore se former même lorsque le taux de cholestérol sanguin est bas. Par conséquent, les statines peuvent être utilisées pour traiter les personnes qui souffrent déjà d’athérosclérose ou qui présentent un risque plus élevé de la développer, même si elles n’ont pas de taux de cholestérol élevé.

    Infections

    Les statines réduiraient de 58% le risque d’infections nosocomiales chez des patients hospitalisés suite à un AVC.

    Les chercheurs américains (université de Washington) ont étudié les dossiers médicaux de plus de 1 600 personnes victimes d’un AVC ischémique et qui ont été hospitalisées. Parmi eux, 1 151 ont reçu des statines à leur arrivée à l’hôpital ou étaient déjà traités avant leur AVC.

    Un cinquième de ces patients ont développé une infection nosocomiale, contre 41 % chez ceux qui n’avaient pas reçu le médicament.

    Les chercheurs pensent que cet effet protecteur serait dû aux propriétés anti-inflammatoires des statines. Il avait déjà été rapporté que les statines diminuaient le risque d’infection bactérienne provoquée par le Clostridium difficile.

    Source : Douglas L. Weeks et coll. Statin Medication Use and Nosocomial Infection Risk in the Acute Phase of Stroke. Journal of Stroke and Cerebrovascular Diseases, juin 2016.

    Maladie d’Alzheimer

    Selon une étude menée en Suède, les statines diminueraient le risque de décès de 22%  chez les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. Il apparaît également une réduction de 23 % du risque d’AVC, un événement qui est trois fois plus fréquent chez les patients atteints de démence légère et sept fois plus chez ceux atteints de démence sévère. Cette a été menée sur 44 920 patients suédois atteints de démence à partir du registre des démences entre 2008 et 2015. Ce lien ne signifie par pour autant que les statines protègent des AVC dans la démence.

    Source: Statins, risk of death and stroke in patients with dementia – a registry-based study. Petek B et coll.  5th Congress of International Neurology in Oslo, 2019.

    Accidents cardiovasculaires

    Une méta-analyse regroupant 28 études et plus de 180 000 personnes confirme que les statines, ces médicaments qui abaissent le taux de cholestérol LDL, réduisent le risque d’événements vasculaires (infarctus du myocarde, décès d’origine coronarienne, accidents vasculaires cérébraux).

    Après analyse des résultats, les auteurs ont montré qu’une baisse de 1,0 mmol / L du taux de LDL  par les statines réduisait d’environ 21% le risque vasculaire chez les personnes de plus de 75 ans et de 30% chez celles de moins de 55 ans. Si l’on répartit les personnes en fonction de leur risque vasculaire, on arrive à une réduction du risque de 38% (pour le groupe à faible risque) et 21% (pour le groupe  à risque maximal). Concernant les AVC, le risque est réduit de 10%, quel que soit le profil à risque du malade. Source : Lancet, août 2012.

    Des patients traités pendant un an et de manière intensive avec de fortes doses de statines voient leur risque d’AVC diminué de 16%, comparés à ceux recevant le dose recommandée, selon des résultats portant sur 26 essais cliniques et publiés dans The Lancet

    En outre, l’étude n’a pas relevé d’augmentation de la mortalité par cancer ou d’autres causes non vasculaires.

    La baisse des niveaux de mauvais cholestérol (LDL) est plus accentuée (-0,51 mmol/L) chez ceux traités avec les fortes doses de statines, comparés à ceux recevant le dose recommandée.

    Cependant, cet effet préventif s’accompagne chez certains patients d’une augmentation de l’atteinte musculaire et de myopathie, dont la fréquence annuelle passe de 1/10 000 à 10/10 000 patients traités.

    Les auteurs estiment que cette complication touche plus souvent des personnes porteuses d’une particularité génétique qui pourrait être détectée avant le traitement.

    Sources:  Cholesterol Treatment Trialists’ (CTT) Collaboration. The Lancet, 2010 et Efficacy and safety of statin therapy in older people: a meta-analysis of individual participant data from 28 randomised controlled trials. The Lancet, 2019.

    Démence

    Les statines réduiraient le risque de démence, selon des chercheurs taïwanais qui ont suivi, durant 5 ans, plus de 30000 personnes âgées de plus de 60 ans, dont plus de la moitié prenaient des statines.

    Résultats:  l’utilisation des statines est associée à une réduction du risque de démence de 22% (- 24% chez les femmes, -14% chez les hommes). Cette association apparaît plus forte avec de fortes doses de statines et lorsque le traitement dure plus de 3 ans.

    Il est à noter que cette association concerne la démence en général, c’est-à-dire quelque soit sa cause. Aucune association significative n’a été démontrée entre l’utilisation des statines et la maladie d’Alzheimer d’une part et la démence vasculaire d’autre part.

    L’étude ne démontre pas de relation de cause à effet.

    Source:Statin use and incident dementia: A nationwide cohort study of Taiwan. International Journal of Cardiology, mars 2014.

     

    Maladie de Parkinson

    Les gens qui arrêtent de prendre des médicaments contre le cholestérol (appelés statines) peuvent avoir un risque accru (+58%) de développer la maladie de Parkinson. Des études antérieures sur la relation entre les statines et Parkinson ont abouti à des résultats contradictoires.

    Les médicaments concernaient la simvastatine (Zocor) ou l’atorvastatine (Lipitor).

    « Nous sommes très surpris d’observer cette association. Notre conclusion est basée sur une étude épidémiologique. Des essais cliniques ciblant l’association entre l’utilisation de statines et l’apparition de la maladie de Parkinson sont nécessaires pour confirmer ces résultats», conclut l’auteur principal de l’étude.

    Les auteurs de l’étude pensent que les statines sont en mesure de passer dans le cerveau en traversant la barrière hémato-encéphalique et d’ainsi diminuer la neuroinflammation (phénomène qui se caractérise par un processus d’inflammation dans le cerveau).

    En effet, l’étude a révélé une différence entre les deux types de statines. L’utilisation des statines liposolubles, comme la simvastatine et atorvastatine a été associée à un risque réduit de maladie de Parkinson, alors qu’aucune association n’a été trouvée pour les statines solubles dans l’eau, tels que la pravastatine et la rosuvastatine. Or seules les statines lipososubles  traversent la barrière hémato-encéphalique et passent dans le cerveau.

    Source: Discontinuation of statin therapy associates with Parkinson disease. Neurology 2013;81:410-416.

    Effets secondaires

    La plupart des personnes qui prennent des statines ont des effets secondaires mineurs ou nuls. Les effets secondaires mineurs comprennent:

    • mal de crâne
    • sensation de picotements et d’aiguilles
    • douleur abdominale
    • ballonnements
    • diarrhée
    • éruption cutanée

    Les statines peuvent également augmenter le risque de développer des cataractes. Une équipe américaine (centre médical militaire de San Antonio, au Texas) a rapporté dans JAMA Ophthalmology que l’utilisation de statines augmentait le risque de cataracte de 27%.

    Les deux effets secondaires les plus graves – qui surviennent tous deux relativement rarement – sont l’insuffisance hépatique et les lésions musculaires squelettiques.

    Les lésions musculaires se présentent généralement sous forme de douleurs musculaires, qui sont souvent soulagées lors d’un changement de statine. Dans de rares cas, un type sévère de myopathie appelée rhabdomyolyse peut survenir.

    Contre-indications

    Les femmes enceintes font partie de celles qui ne devraient pas prendre de statines.

    Les personnes atteintes d’une maladie du foie doivent discuter attentivement avec leur médecin des risques et des avantages avant de commencer une statine. Si la maladie hépatique est stable et chronique, une statine à faible dose peut présenter un bénéfice plus important que le risque.

    Si la maladie hépatique s’aggrave, les statines ne sont pas recommandées. Si une maladie du foie se développe pendant la prise de statines, une discussion avec votre médecin est justifiée pour déterminer la réduction de dose, le changement de médicament ou l’arrêt complet de l’utilisation des statines.

    De plus, les femmes enceintes et allaitantes, ou celles qui ont l’intention de devenir enceintes, ne doivent pas prendre de statines.

    Il est généralement recommandé aux personnes prenant des statines de ne pas les combiner avec les médicaments suivants:

    • inhibiteurs de protéase ( traitement du SIDA )
    • érythromycine
    • itraconazole
    • clarithromycine
    • diltiazem
    • vérapamil
    • médicaments à base de fibrate (qui abaissent également les taux de LDL)

    Interactions avec les aliments

    L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (France) rappelle que le pamplemousse accentue les effets secondaires de certains médicaments souvent prescrits chez les personnes âgées, en particulier les statines (simvastatine et atorvastatine) et anti-inflammatoires, pouvant causer, dans de rares cas, des arrêts cardiaques ou des thromboses veineuses. D’autres médicaments peuvent voir leurs effets secondaires aggravés: c’est le cas de deux antiarythmiques (dronédarone et l’ivabradine) et de l’antidépresseur sertraline. Les autres fruits ne sont pas concernés. Cette aggravation des effets indésirables serait due à la présence de molécules appelées furanocoumarines, présentes uniquement dans le pamplemousse.